C’est une étape dans une orientation du diocèse pour délibérément se tourner et aller vers l’extérieur. Nous avons un trésor. Pourquoi ne pas le faire voir, le mettre en scène ? Ce trésor, c’est la Parole de Dieu. L’idée a été lancée en septembre 2008, lorsque nous avons publié nos orientations diocésaines pour l’initiation chrétienne. Nous avons 5 ans pour les mettre en œuvre. Il s’agit de mettre la Parole de Dieu à disposition, et du coup, d’inviter. Le Concile Vatican II dit que Dieu s’adresse aux hommes comme à des amis. C’est un acte d’amitié que d’inviter des voisins à un spectacle.
 

Vous remarquerez que le programme mentionne la ville, pas la paroisse. Il n’est pas dit non plus qui est derrière. C’est tout le monde : des mouvements et des services d’Eglise, des paroisses qui chez nous sont « communion de communautés ». Et c’est volontaire : on n’appelle pas à notre « boutique » mais à la Parole. L’enjeu est d’avoir du plaisir, de goûter cette Parole. Les propositions sont majoritairement artistiques. On compte bien quelques conférences-débats car certaines personnes goûtent le débat. C’est un festival pour dire la Parole au-delà de nos cercles habituels. Après, le Seigneur fera ce qu’il veut. C’est un acte de confiance, de foi et d’évangélisation « hors tension ». Il n’y a pas d’obligation de résultat ! Ce sont des « Portes Ouvertes » pour remplir l’intérieur.
 

J’aime beaucoup « Vigne et Parole ». On ne le sait pas forcément mais il y a des grands crus dans la Loire : St Joseph, Chavanay. La Parole de Dieu nous dit des choses sur la vigne. Cela rejoint tout un milieu de personnes qui s’intéressent à la viticulture. Plus classique, « L’argent dans la Bible » mais aussi « Parole en croix » : toutes ces croix sculptées des Monts du Forez, que nous disent-elles aujourd’hui ? Nous avons aussi un designer qui exposera ses œuvres. Une chose qui me plaît beaucoup, c’est la Parole en « gaga », le patois stéphanois. Entendre l’Evangile dit en « gaga » est extraordinaire. Cela permet de valoriser la culture locale, de rejoindre les gens dans leur histoire et de donner une nouvelle fraîcheur à l’Evangile. C’est vraiment mettre la Parole en musique, en théâtre, en clown. Et quel foisonnement ! J’aurais été content s’il y avait eu une quarantaine événements : il y en a une centaine.
 

Le temps de Pâques est précisément un temps liturgique pour que la communauté goûte la joie de cette Parole vivante et ressuscitée. La Résurrection est pour tout l’univers. Notre mission est de réaliser la promesse d’Isaïe et d’accomplir un acte prophétique : « Je vais créer une terre nouvelle » (Is 65, 17). Je ne sais pas quelle sera la proportion de personnes extérieures à l’Eglise au festival. Le fruit est déjà dans l’attitude de la communauté elle-même. Je trouve beau que 70 de ces événements soient vécus dans l’espérance et la volonté d’inviter d’autres.
 

Le rassemblement diocésain du 22 mai 2010 à Saint-Etienne est une liturgie de la Parole. C’est la première partie de la messe, qui peut se terminer dans une grande action de grâce mais sans l’eucharistie. Certaines personnes ne sont pas très à l’aise avec l’eucharistie car elles n’en sont pas là. Nous pensons à ceux qui ne communient pas encore, et ils sont nombreux. La Parole est plus accessible que l’eucharistie qui demande une initiation. On est plus dans une démarche d’annonce. Ensuite, chaque paroisse célèbrera l’eucharistie le lendemain, jour de la Pentecôte, de façon très solennelle, avec des confirmations de jeunes qui prendront le relais pour dire à leur tour la Parole.