La Jeunesse indépendante chrétienne (JIC) s’attaque à un paradoxe : bien que très entourés, riches de moyens de communication et de nombreux « amis » via leurs réseaux sociaux, les jeunes souffrent pourtant d’un sentiment de solitude. « Ces deux dernières années, les équipes de la JIC ont mené une réflexion concernant les relations avec les autres, le rapport avec le monde et la société, explique Samuel Bouchet, président de l’association. Il s’est avéré que le sentiment de solitude, vécu différemment selon les âges, fait partie du quotidien des jeunes. Il nous a semblé intéressant de mener cette réflexion à l’échelle nationale en lançant une enquête. »
 

« Génération SMS. : Seuls Mais Sociables » fait écho à la Grande cause nationale 2011 : la lutte contre la solitude. Celle-ci est portée par la Société de Saint-Vincent-de-Paul et des associations partenaires, dont la JIC. Ensemble, elles réalisent un travail de sensibilisation sous la bannière « Pas de solitude dans une France fraternelle ! » « Le constat dressé par la Société de Saint-Vincent-de-Paul au sujet du sentiment de solitude grandissant chez les Français est le même que le nôtre auprès des jeunes de la JIC, souligne Samuel Bouchet. Or, les jeunes sont à un moment où leur vie prend un tournant : ils doivent faire des choix, ils ont besoin des autres pour se construire. Il est important d’évoquer ce sentiment ressenti par beaucoup et que l’on tait bien trop souvent. »
 

Le projet « Génération SMS. : Seuls Mais Sociables » prend la forme d’un forum. Plusieurs rencontres sont ouvertes aux lycéens, étudiants, jeunes professionnels partout en France. La première a lieu le 22 janvier 2011, à Paris (voir encadré). Des journées imaginées comme des espaces de dialogue, comme le détaille Samuel Bouchet : « Nous souhaitons donner la parole aux jeunes, leur offrir l’occasion de partager leur expérience pour les aider à se construire et à s’ouvrir aux autres. » Le projet s’appuie aussi sur un site Internet (generationsms.org) où les jeunes pourront témoigner, répondre à l’enquête menée par le mouvement, prendre connaissance des « bons plans antisolitude », etc. « Génération S.M.S » propose aussi d’évoquer la solitude sous un angle positif. « Les jeunes l’associent souvent à une souffrance morale, un sentiment d’exclusion, estime Samuel Bouchet. Il existe une autre solitude, choisie, qui permet de se ressourcer, de se retrouver. » Le projet veut ainsi lier sociabilité et solitude. « La sociabilité n’est pas l’antidote à la solitude. Elle est cette capacité de l’individu à vivre en société et évoluer, et la solitude peut être nécessaire pour vivre pleinement ses choix. »