Bioéthique : pour une éthique du respect et de la vulnérabilité

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Mgr d’Ornellas, archevêque de Rennes, était à Paris pour faire entendre la parole de l’Eglise catholique. Le débat sur le projet de loi sur la bioéthique se tient à l’Assemblée nationale jusqu’au 15 février 2011.
« Nous sommes à la croisée des chemins » pointe Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes. Pour celui qui a présidé le groupe de travail épiscopal sur la bioéthique, la France « peut montrer la voie du progrès ». En ce sens, il salue notamment l’ouverture d’une banque de sang de cordon dans sa région et l’interdiction de la gestation pour autrui.

Dans le dialogue engagé par les évêques de France, Mgr d’Ornellas s’est senti « un partenaire comme les autres ». Une démarche « rationnelle », avec des non chrétiens et des non-croyants, qui invitait à dépasser les intérêts particuliers.

Souvent, pourtant, Mgr d’Ornellas s’est dit interrogé par des discussions « entre adultes », dans lesquelles l’intérêt de l’enfant était absent alors que « la vulnérabilité appartient à la condition humaine ». Il en appelle donc à « une éthique du respect et de la vulnérabilité ». Par égard pour les générations futures, il invite les personnes en responsabilité au courage.

Mgr d’Ornellas est revenu sur trois sujets sensibles : le diagnostic prénatal, la levée de l’anonymat dans le don de gamètes et la recherche sur l’embryon humain. Sur tous ces points, l’intérêt de l’enfant à naître doit rester le critère dans l’utilisation des techniques biomédicales.

Ce travail sur les questions de bioéthique a fait émerger chez lui une conviction forte : le désir de maîtrise de la vie humaine dès son commencement n’est pas sans rapport avec la violence au sein de notre société.

Lire l’intervention de Mgr d’Ornellas

A propos du premier « bébé-médicament »

En introduction, Mgr d’Ornellas a souligné « l’étrangeté » de cette naissance, doublement instrumentalisée : elle contredit « l’intérêt primordial » de l’enfant, stipulé par la Convention internationale des Droits de l’Enfant, et sert à peser sur le débat parlementaire en cours.
La veille, dans un communiqué signé par tous les évêques de la province de l’Ouest, il dénonçait les risques d’un tel « utilitarisme » pour notre société et encourageait la recherche à trouver des thérapies plus appropriées.

Lire le communiqué « Le « bébé-médicament », une fausse piste »

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