P. Micas : « Des jeunes gens heureux d’être ordonnés »

Après la messe de clôture de l’année, l’ambiance est à la fête au Séminaire Saint-Cyprien de Toulouse. Cette année, le Séminaire a formé 11 nouveaux prêtres – ordonnés depuis le 22 mai denier et jusqu’au 3 juillet 2011 – et 4 nouveaux diacres. Le Père Jean-Marc Micas, son Supérieur, partage notamment les évolutions récentes dans la formation des séminaristes.
 

Quel regard portez-vous sur les jeunes hommes qui sont ordonnés ?

Ce sont des jeunes gens heureux d’être ordonnés. Ils sont heureux de la confiance que leur fait l’Eglise et des attentes qu’ils découvrent de la part des communautés chrétiennes, des prêtres, des diocèses qui les accueillent. Cet enthousiasme les caractérise tous. En fait, le fond commun qui fait la vocation d’un prêtre est stable. C’est le même aujourd’hui qu’il y a 20 ans, 100 ans ou 2000 ans. Ce qui est premier, c’est le désir spirituel fort de donner sa vie au Christ et d’annoncer l’Evangile et de conduire les communautés chrétiennes. La manière de le faire varie avec les époques. Celle qu’envisagent les jeunes d’aujourd’hui est sans doute assez différente de celle des prêtres auprès de qui ils sont envoyés pour démarrer leur ministère. Parfois, cela peut provoquer quelques discussions un peu tranchées ! Pourtant, le désir profond est le même chez chacun. Ils aiment le Christ. Ils aiment l’Eglise. Ils veulent annoncer l’Evangile. Ils veulent servir. C’est le point commun à tous les prêtres, quelles que soient les générations et les sensibilités.
 

Quelles évolutions dans la formation des futurs prêtres voyez-vous ?

Je soulignerais d’abord l’attention apportée à la qualité de la formation spirituelle, à la demande des nouvelles générations et des évêques. Pour beaucoup de séminaristes, cela se vit concrètement par le fait d’être passé par une année de fondation spirituelle ou de propédeutique, avant le séminaire lui-même.  Ils y ont pris des habitudes spirituelles exigeantes. Les séminaires prennent le relais de cet élan et continuent de faire des propositions de qualité,  dans l’enseignement et l’organisation de la vie communautaire et quotidienne. La première chose, c’est donc l’exigence de formation et de vie spirituelle, d’attachement au Christ. Il s’agit d’enraciner cette conviction que devenir prêtre diocésain, c’est consacrer sa vie au Christ. Cet accent est peut-être plus fort encore aujourd’hui qu’hier. Le deuxième point nous vient de la Congrégation romaine responsable des séminaires. Un décret publié cette année demande à ce que la philosophie prenne davantage de place au séminaire. L’objectif est que les séminaristes acquièrent la capacité à entrer plus et mieux en dialogue avec les hommes de ce temps. La philosophie est un magnifique outil qui sert ce projet-là. Un troisième point enfin est celui de la mission. Les prêtres doivent êtres formés à être des missionnaires et le séminaire doit assurer cette formation en n’hésitant pas, à l’occasion, à bâtir des temps forts missionnaires, éventuellement en lien avec des communautés dont c’est davantage le charisme propre. Il s’agit de comprendre qu’un prêtre diocésain n’a pas à simplement « gérer » une paroisse et attendre que les gens viennent à  lui ! Cela passe par des enseignements  spécifiques, des témoignages de communautés, des partages d’expériences témoignages de communautés, partages d’expériences. C’est aussi quelque chose d’un peu nouveau.
 

Quel est votre message aux jeunes qui se posent la question de la vocation?

Premièrement, ne pas avoir peur de laisser advenir cette question. Deuxièmement, ne pas avoir peur d’en parler et ne pas se laisser intimider par ce qu’ils perçoivent de difficultés présentes dans les diocèses (prêtres surchargés ou âgés), car tout cela va changer extrêmement vite. Qu’ils aient vraiment conscience que c’est Dieu qui appelle à devenir prêtre et qui met dans leur cœur le désir de servir l’Eglise de cette façon. Ils auront sur leur route des gens pour les accompagner dans cette vérification et le vérifier avec eux. Les formes concrètes et pratiques que prendra le ministère de prêtre le jour où ils le deviendront seront très différentes de celles d’aujourd’hui. Qu’ils n’aient pas peur de s’engager. C’est une voie magnifique pour être heureux, pour servir ses frères, pour faire du bien à l’humanité avec toute l’Eglise et pour se déployer soi-même dans sa vie personnelle, humaine et chrétienne. Un beau programme !
 

La vocation de chacun : la sainteté

Aux autres jeunes, engagés dans des chemins vocationnels différents, le P. Micas rappelle « la vocation unique et commune » de tous les hommes : « être des gens bien ». Il cite Jean-Paul II : « N’ayez pas peur de devenir des saints ». Quelle que soit la vocation envisagée ou déjà engagée, cette vocation là  est « première pour tous ». « Le plus important, c’est d’appartenir à Dieu, de mettre le Christ au centre de sa vie, de demander à l’Esprit Saint d’éclairer les choix que nous avons à faire. C’est cela qui ne déçoit pas et qui permet de découvrir la plénitude de l’existence à laquelle chacun est appelé. Que personne n’y renonce malgré les difficultés ! » encourage-t-il.

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