Contre l’assistanat sexuel pour les handicapés

L’Office Chrétien des Personnes Handicapées (OCH) s’oppose à la création d’un métier d’assistant sexuel pour les personnes handicapées. L’association dénonce « une discrimination de plus et une triple violence ! » à leur encontre.
 
L’Office Chrétien des Personnes Handicapées (OCH) souligne « la régression humaine et sociale d’un tel projet qui fait violence aux personnes handicapées, aux personnes prostituées, et qui affaiblit le combat légitime contre les violences faites aux femmes ».

L’association rappelle qu’il n’y a « pas de sexualité spécifique des personnes handicapées qui appellerait des réponses particulières ». « Les personnes handicapées, comme tout un chacun, et peut-être encore plus que d’autres du fait de leur handicap, ont besoin d’une vie sociale, amicale, affective, spirituelle, un accès aux loisirs, à des activités, aux rencontres ». Elle encourage plutôt de « développer l’accès aux lieux de rencontre », en recentrant le débat sur une quête qui est « d’abord relationnelle ».

« La prostitution, même renommée, formée et encadrée, ne peut être en aucun cas une réponse » poursuit l’OCH. Il invite notamment à « former et informer les enfants, les jeunes, les adultes, handicapées ou non, sur les éléments fondamentaux d’une sexualité humaine et humanisante, comme, entre autres, le respect de l’autre, la gratuité, le libre consentement ».
 

Le témoignage de Charlotte S., 26 ans

(…) Elle est désobligeante, cette proposition, humiliante et déshumanisante. Quel regard porte-t-on sur celui qui vit et affronte le handicap, lorsque l’on parle d’assistanat sexuel ? Elle n’est pas jolie, l’image que l’on lit dans le regard de celui qui nous juge impuissant à vivre notre sexualité et notre affectivité. Parler de misère affective à notre égard n’est pas recevable. C’est coller l’étiquette « d’incapables » sur notre carcasse déjà bien malmenée. Incapables d’aimer et de se faire aimer. Inaptes à séduire, attirer, plaire. C’est comme dire : « Laissez tomber, vous ne trouverez personne par vous-même ». Nous réduire à nos incapacités, qui sont en réalité des limites – il ne faut pas nier que nous en ayons (comme chacun, rappelons-le), c’est terriblement réducteur et destructeur comme vision. C’est nous refuser notre dignité. Loin d’être un moyen de rompre la solitude, dont souffrent certains, on encouragera les personnes à rester davantage dans leur coin et leur souffrance. On créera une dépendance du même genre que l’addiction à la pornographie. C’est tuer notre liberté Parce qu’on n’est pas comme tout le monde, la sexualité pour nous devrait être basée sur un contrat entre celui qui achète le ‘service’ et celui qui rend ‘le service’. Qui se satisferait de gaieté de coeur d’une sexualité de ‘seconde zone’ ? Est-il si difficile d’imaginer que, comme tout homme et toute femme, nous ayons un coeur prêt à aimer, à se donner et à recevoir gratuitement ? Et puis quoi, comme on donne la becquée à un enfant, on donnerait une satisfaction sexuelle à un handicapé ! Légiférer sur la sexualité des handicapés, c’est créer une discrimination de plus. Notre handicap ne nous met-il pas suffisamment à part ? (…)

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