Témoignage d’un hospitalier à Lourdes

Du 1er au 7 août 2011, les diocèses de Troyes et de Langres feront « train commun » pour se rendre en pèlerinage à Lourdes, sur le thème « Avec Bernadette, prier le Notre Père ». Le voyage de ce train de 800 places durera 16 heures ! Pour Christophe Gaurier, 55 ans, Président de l’Hospitalité de Champagne, écoute et entraide sont le vrai message de Lourdes.
 

Comment êtes-vous devenu hospitalier ?

Par hasard. Originaire d’une famille catholique pratiquante, j’avais 18 ans quand ma mère m’a inscrit, à mon insu, à un pèlerinage à Lourdes. On m’a dit qu’on avait besoin de moi et que j’allais donner un coup de main pour m’occuper de malades. J’y suis allé… 36 ans après, j’y suis toujours ! J’ai même pris des responsabilités puisque je suis maintenant Président de l’Hospitalité du diocèse de Troyes. Ce qui me fait très plaisir, c’est d’avoir réussi à décider mon épouse et nos quatre enfants à venir avec moi en tant qu’hospitaliers.
 

En quoi consiste ce rôle et comment se prépare le pèlerinage 2011 ?

Nous prenons en charge les malades depuis le départ du train à Troyes. On les aide à faire leur toilette, à s’habiller, à manger. Tout au long du séjour, on les accompagne aux différentes célébrations et visites ou pour des courses en ville. Des petites voitures adaptées sont disponibles pour se promener dans Lourdes. Cette année, nous serons autour de 170 hospitaliers, âgés de 9 à 92 ans, pour encadrer 80 personnes malades, âgées ou handicapées. Nous avons des médecins, des infirmières, des kinés…
 

Comment vivez-vous ce service ?

C’est très agréable et enrichissant de le vivre en famille. A Lourdes, nous nous voyons le soir mais pas spécialement dans la journée, puisque chacun à ses activités. En 36 ans, des liens se sont créés. J’ai été témoin de mariage d’hospitaliers et suis parrain d’enfants d’hospitaliers. Ca fait partie de notre vie de famille. Vivre pendant une semaine dans un endroit différent, avec des personnes malades ou handicapées et être là pour autre chose que son métier change les priorités. A la Grotte, pendant une célébration, à l’onction des malades, les langues se délient. Les gens se confient. On peut les écouter et échanger. C’est vraiment le miracle de Lourdes : les gens se parlent et s’écoutent. Ils s’aident quelque soit le handicap ou la maladie. Pour moi, c’est ça le message de la Vierge à Bernadette.
 

De quelles évolutions avez-vous été témoin ?

Les personnes handicapées, heureusement, ont des conditions de vie plus faciles. Aujourd’hui, nous accompagnons plutôt des personnes âgées et peut-être un peu isolées. A Lourdes, elles peuvent retrouver une vie de famille. L’ambiance dans les hospitalités a changé aussi. C’est moins militaire ! Je me souviens des différentes bretelles d’uniforme : en cuir, vous étiez un grand chef, en tissu, vous étiez un petit. Tout cela a disparu. Le mélange des générations se fait mieux.
 

Quelle est l’ambiance dans un train de pèlerinage ?

A la seconde où l’on se trouve en tenue bleu et blanc d’hospitalier sur le quai de la gare, on n’est plus à Troyes mais déjà arrivés à Lourdes. On est dans le pèlerinage. En général, le départ se fait vers 15h, pour arriver le lendemain matin à 7 heures. Pendant ces 16 heures de voyage, on peut passer d’un compartiment à un autre, aller dans les « wagons ambulances » parler à tous les malades, avoir des échanges riches en prenant des nouvelles. On a aussi des gardes la nuit, pendant deux à trois heures. On aide des personnes à aller aux toilettes puis on se retrouve entre hospitaliers pour discuter et faire connaissance. On explique aux nouveaux ce qu’ils vont faire. Ce n’est pas évident de s’occuper de personnes âgées ou handicapées mais on se rend compte que ça va tout simplement. Tout commence vraiment dans le train. Notre évêque, Mgr Marc Stenger, est avec les pèlerins. C’est le moment de donner le thème de l’année, d’en parler au micro, de chanter. Au petit matin, quand on arrive par Bordeaux, on voit la Grotte, depuis le train. A ce moment-là, tout le monde chante, c’est extraordinaire. Une fois, il y a eu une panne : cinq heures de retard. Pour tout petit déjeuner, nos malades ont reçu une bouteille d’eau par personne et un croissant pour douze…
 

Guide des hospitalités de la langue française

Paru pour la première fois en début d’année, ce guide regroupe tous les contacts pratiques pour les hospitalités et les services diocésains des pèlerinages. Il fournit des informations sur l’historique des hospitalités, leurs activités dans l’année et leurs revues. Richement illustré, il propose aussi des éclairages sur les lieux de pèlerinage dans les diocèses et des témoignages d’hospitaliers. Le Guide retrace l’histoire des Apparitions, présente les Sanctuaires et le thème pastoral 2010-2012 : « La prière avec Bernadette ».

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