Les chrétiens, avocats efficaces de l’abolition de la peine de mort
La 9ème Journée mondiale contre la peine de mort a rappelé que si l’abolition gagne du terrain, 58 pays continuent d’appliquer ce que Karim Lahidji, vice-président de la FIDH (Fédération Internationale des Droits de l’Homme), a qualifié lors des interventions publiques de « dernier exemple de la loi du Talion ». « C’est bon d’être en vie et de participer à ce genre d’événement », a témoigné l’Américain Curtis McCarty, innocenté après 19 ans dans les couloirs de la mort. Bernadette Forhan, de l’ACAT-France, a insisté : « La mise en place de moratoires permet de se défaire petit à petit de l’idée que l’exécution d’un autre être humain est la seule solution au problème rencontré ».
L’Eglise en France mobilisée
Evoquant les interventions du Pape pour demander la grâce de condamnés, elle pointe ce qui lui semble un dernier pas à faire : celui de « faire bouger le texte du Catéchisme Universel » qui maintient la possibilité d’utiliser la peine de mort mais uniquement dans « les cas de nécessité absolue de suppression du coupable ». Le Catéchisme pour adultes élaboré sous la responsabilité des évêques de France en 1991 souligne, lui, que « quels que soient ses crimes, une personne humaine reste un enfant de Dieu que l’on doit respecter comme tel. L’espérance chrétienne croit toujours l’homme capable de s’amender ».
Comme en écho, des comédiens de La Fabryk ont lu lundi des textes de référence, notamment un débat de 1908 où Jean Jaurès rétorque à Maurice Barrès : « Si l’Eglise n’admettait pas, jusqu’au pied de l’échafaud, la possibilité du relèvement, quelle comédie lugubre joue donc l’aumônier des dernières prières ? »