Les valeurs évangéliques sous les feux de la rampe

Grands textes, comédiens talentueux, mises en scène sensibles : de nombreuses pièces de théâtre portent haut les valeurs évangéliques et invitent à la réflexion. Frère Samuel Rouvillois, de la Communauté Saint Jean, coordonne, à la suite de Mgr Robert Chave, la présence chrétienne sur le festival d’Avignon. Tout au long de l’année, il dialogue avec les organisateurs officiels du festival. Tour d’horizon des spectacles qui l’ont récemment marqué.
 

Que ta volonté soit fête

D’après Une vie bouleversée d’Etty Hillesum. Par la Compagnie Mata-Malam. 15 novembre à Coutras, 19 janvier à St Martin Lacaussade, 9 février à Bordeaux, 10 février à Coutras (avec projection du documentaire), 14 février à La Rochelle, 14 mai à Mont-de-Marsan…

« Que ta volonté soit fête est une pièce d’une richesse étonnante, jouée par trois jeunes femmes. Elle raconte l’évolution spirituelle d’Etty Hillesum, jeune juive dont la vie va être complètement bouleversée. La pièce débute avec le journal intime de l’adolescente, ses névroses, sa vie en vrac, sa complexité intérieure. Puis elle retrace le parcours hallucinant, en trois ans, d’Etty qui choisit délibérément de mourir avec son peuple. Le texte évoque le mystère de Dieu. Chacune des comédiennes incarne une dimension d’Etty, une tonalité de sa personnalité. Ses débats intérieurs sont mis en scène de façon formidable, quelle trouvaille ! »
 

Journal d’un curé de campagne

maxime_d'aboville

De Georges Bernanos. Adapté et interprété par Maxime d’Aboville (révélation théâtrale masculine, Molière 2010). Jusqu’au 12 janvier 2012 au Théâtre La Bruyère (Paris), 9 et 10 décembre à Bordeaux, 2 février à Langres…

« Dans Journal d’un curé de campagne, Maxime d’Aboville a réussi à me faire aimer Bernanos ! Le choix de ce texte : du grand art ! Maxime a saisit l’affect, l’âme de Georges Bernanos de manière brillante. La mise en scène rend ce jeune curé très actuel. »
 

Pazzi

pazzi_danse

Par la Compagnie interface. 10 et 11 février à Avignon.

« J’ai beaucoup aimé la chorégraphie contemporaine Pazzi, où l’expression des corps donne à voir le don total de soi. Elle s’inspire de la vie de Marie-Madeleine de Pazzi, carmélite du XVIe siècle qui vécut l’amour de Dieu de façon extrême. Avec la danse et le texte du XVIe, la troupe Interface met en scène l’excessif de la vie religieuse, l’ascèse, la renonciation à sa propre volonté, etc. On touche la grandeur de la vie religieuse, ce don total qui est un combat à mort. C’est très fort, on en ressort bouleversé. »
 

Continuez sans nous !

Continuez_sans_nous_danse

Par la Compagnie Ephata. 10 mars 2012 au Couvent des Carmes d’Avon (où Lucien Bunel fut arrêté). Cette pièce sera jouée dans le cadre d’un colloque sur le Père Jacques de Jésus.

« Continuez sans nous s’inscrit aussi dans la thématique du don de soi et reprend le témoignage d’un jeune carme (Lucien Bunel) en charge du petit collège d’Avon, qui pour sauver des enfants accepte la déportation. C’est une très belle chorégraphie accompagnée d’un texte d’une rafraichissante jeunesse. Il y a un double jeu entre le comédien qui dit le texte et le danseur qui l’incarne. »
 

Pierre et Mohamed, Algérie, 1er août 1996

pierre_mohamed_avignon

Par la Compagnie aircac, Province Dominicaine de France, Foi et Culture Avignon. Interprétation : Nâzim Boudjenah, pensionnaire de la Comédie Française et le musicien Francesco Agnello. 17 décembre à la Cathédrale d’Évry, 7 janvier 2012 au couvent de l’Annonciation à Paris, du 20 janvier au 3 mars à la crypte de l’église St-Sulpice à Paris, 28 janvier à Orsay, 29 janvier à Angers, 3 février à Versailles, 12 février au couvent des dominicains de Lille, 3 et 4 avril à Montpellier, au Festival d Avignon 2012, du 13 au 15 août à Prouilhe…

« La pièce Pierre et Mohamed rend hommage à Mgr Claverie, dominicain d’Oran, et à son chauffeur, assassinés le 1er août 1996 soit cinq mois après le drame des moines de Tibhirine. Tous deux connaissaient les risques qu’ils encouraient. C’est un jeune dominicain qui a composé l’ensemble à partir des textes de Mgr Claverie. La mise en scène est remarquable. »
 

Jan Karski (mon nom est une fiction)

D’après le roman de Yannick Haenel. Centre dramatique national Orléans/Loiret/Centre. Mise en scène et adaptation : Arthur Nauzyciel. 18 – 20 novembre à Paris, 12 et 13 décembre à Reims, 17 et 18 janvier 2012 à Bourges, 1er – 3 février à Lorient, du 8 février au 19 février à Sceaux…

« Pendant le festival d’Avignon de juillet dernier et avec l’association Foi et Culture, nous avons organisé plusieurs rencontres ouvertes au public dont une avec Arthur Nauzyciel. Sa pièce Jan Karski, évoque ce Polonais envoyé par la résistance et le ghetto de Varsovie vérifier ce qu’il advient des déportations. Mais son témoignage du génocide n’est pas entendu. On ne peut pas croire cette vérité… »
 

Et aussi !

Festival Bible et création jusqu’au 20 novembre à Grenoble

« Le souffle d’Etty », compagnie Le Puits, 17-19 novembre à Puteaux

« Le printemps de la grâce« , 26 novembre au théâtre du Nord-Ouest à Paris
 

Sur le même thème