Tragédie, catastrophe, morts et désolation à Brazzaville

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Suite à l’explosion d’un dépôt d’armes et de munitions, la Conférence épiscopale du Congo, à travers ses institutions spécialisées, a pris l’engagement de gérer certains sites ouverts dans des paroisses pour des centaines de sans-abri, avec une attention particulière à l’enfance. Témoignage du Secrétaire Général, l’Abbé Alphonse Taty-Mboumba.

Un dépôt de munitions et armes de guerre prend feu : environ 200 personnes décédées, 2.500 personnes blessées et 14.000 personnes déplacées, sans-abri.

Dimanche 4 mars 2012, un dépôt d’armes de guerre à Mpila (est de Brazzaville) a explosé à Mpila, quartier situé à l’est de Brazzaville, suite à un incendie, causant aujourd’hui plus de 200 morts et environ 2.500 blessés et 14.000 personnes déplacées sans abri. Un deuil national a été décrété à compter du mardi 6 mars jusqu’à la date officielle des obsèques qui sera communiquée ultérieurement.
On compte à ce jour au moins 14.000 personnes déplacées sans-abri placées dans des sites aménagés à Brazzaville, surtout dans des paroisses catholiques.

Un autre dépôt de munitions près de celui qui a explosé dimanche pourrait être atteint par le feu des derniers foyers du premier dépôt, dont les explosions ont fait de nombreux morts et plus d’un millier de blessés, alors que des secours internationaux s’organisent petit-à-petit. Les deux dépôts «souterrains» sont à quelque 100 mètres l’un de l’autre, dans le régiment de blindés au quartier Mpila, dans l’est de la capitale congolaise. La priorité c’est vraiment d’éteindre des petits foyers d’incendie qui couvent toujours au dépôt de munitions qui a explosé dimanche.
Il y a certainement des corps dans les décombres dans ce quartier sinistré bouclé par les forces de sécurité, car une odeur de cadavres commence à se faire sentir près du périmètre interdit.

Des dizaines d’enfants ont été séparés de leurs parents à la suite des explosions, selon la télévision nationale qui diffuse leurs photos dans des spots ou directement en plateau.
 

« Comme un tsunami sans eau »

Dans les rues voisines du dépôt de munitions, des centaines d’habitations sont dévastées. «C’est comme un tsunami sans eau». Des milliers de personnes tentent de fouiller les ruines pour essayer de retrouver quelques biens abandonnés. Parfois des petites explosions isolées se faisaient entendre, provoquant un début de panique. Des obus éclatés jonchent le sol un peu partout, notamment des roquettes d’Orgues de Staline (lance-roquettes multiples montés sur camion).
 

14000 sans-abri

Les autorités ont ouvert des cites dans les paroisses et dans un marché couvert pour accueillir les sans-abri, dont le nombre est estimé à 14.000 en ce moment. D’autres lieux devaient être aménagés.

Les hôpitaux de la ville, sous-équipés, travaillent dans des conditions difficiles après l’afflux de blessés, souvent entassés dans les couloirs et les chambres.
Voici un témoignage : «On était débordés parce que le communiqué (des autorités) demandant aux médecins de se mobiliser a un peu tardé, mais là ça va mieux. On a renforcé les équipes et on reçoit de l’aide» de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) Congo et de Médecins sans frontières France, a déclaré à l’AFP une source au Centre hospitalier universitaire (CHU), sous couvert d’anonymat.

Les blessures sont dues à des éclats d’obus ou à des maisons qui se sont effondrées.
La France, ancienne puissance coloniale, l’Union européenne et la République démocratique du Congo voisine notamment, ont annoncé l’envoi d’équipes médicales, de matériel et de médicaments. Le Maroc doit ouvrir un hôpital de campagne. Les États-Unis préparent aussi une aide d’urgence.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est dit «profondément attristé par les pertes en vies humaines» et a assuré le Congo de la coopération de l’ONU pour secourir les victimes.

La violence des explosions fut si importante que le souffle a provoqué la déflagration de vitres de nombreux immeubles situés de l’autre coté du fleuve Congo à Kinshasa (RDC). Aucune information n’a pour l’instant été donnée sur l’origine de l’incendie.

Abbé Alphonse Taty-Mboumba
Secrétaire Général de la Conférence Episcopale du Congo (CEC) – Brazzaville

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