Une « Journée des mamans » pour mieux appréhender le quotidien

L’Office chrétien des personnes handicapées (OCH) organise la deuxième « Journée des mamans d’un enfant malade ou handicapé », le 22 mars 2012. Elle se tient cette année dans quatre villes : Paris, Vannes, Lyon et Marseille.

 

C’est une évidence : l’arrivée d’un enfant handicapé dans une famille bouleverse la vie de ses membres. Face à une situation quotidienne complexe, la « Journée des mamans d’un enfant malade ou handicapé » proposée par l’Office chrétien des personnes handicapées (OCH) s’affirme comme une nécessité. Celle d’offrir des réponses, une respiration, et un soutien à des femmes sur lesquelles pèse une forte pression. « Par rapport au handicap ou à la maladie psychique surtout, on aurait tendance à être dans l’usure, témoigne Christiane Gilbert, mère d’un enfant trisomique 21 et coordinatrice de la rencontre à Vannes. On est tout le temps sur le qui-vive. Cela peut avoir des répercussions sur la vie familiale. »

Le manque de disponibilités pour ses autres enfants, une relation difficile avec son conjoint ou bien encore l’oubli d’une vie personnelle comptent parmi les travers relevés. « Beaucoup de mamans se renferment et se concentrent uniquement sur leur enfant, observe, à la lumière de la première édition, Séverine Pigeaud-Legorju de l’OCH. Certaines n’osent pas sortir ou accepter d’être soutenues. Le handicap et la maladie isolent. Souvent, les amis s’éloignent par peur de mal faire ou car cela renvoie à leurs propres fragilités. Et puis, l’arrivée du handicap peut briser un couple s’il est fragile. Selon les statistiques nationales, la grande majorité des femmes avec un enfant handicapé est seule. »
 

Echanger sur le quotidien

« Trouver un nouvel élan », la thématique retenue pour la deuxième « Journée des mamans », exprime l’ambition d’une manifestation où seules les mères sont invitées. Un « entre soi » indispensable, bien que souvent difficile à concrétiser pour des raisons d’ordre pratique ou par culpabilité  » d’abandonner » leur enfant. C’est d’ailleurs pour faire en sorte qu’un maximum de personnes participe que la journée est éclatée sur quatre villes (Paris, Vannes, Lyon, Marseille). « Il y a une nécessité pour elles de se retrouver pour parler, juge Séverine Pigeaud-Legorju. Elles se sentent comprises dans leurs émotions : la révolte, le rejet, la culpabilité, etc. Avoir un espace à elle, c’est à la fois un temps de compassion et un temps pour se donner des outils pour rebondir. »

La rencontre s’articule ainsi autour de témoignages, de groupes de partage et d’ateliers interactifs. « Les mamans seront réunies selon l’âge et le handicap de leur enfant, détaille Anne Bonnetête, coordinatrice de la journée à Marseille. Les ateliers seront l’occasion de réfléchir et d’échanger sur les problématiques du quotidien : « Comment protéger son couple ? » ; « Comment me détendre et faire face ?  » ; « Profession et maison, quel équilibre ? » »

Les mères y discerneront peut-être des réponses et des clefs pour « trouver un nouvel élan » dans leur vie. « C’est un cœur-à-cœur rapide, car on vit la même réalité, apprécie Christiane Gilbert, forte de son expérience vécue l’an dernier. On s’aperçoit que la souffrance est partagée, que l’on est plusieurs sur le même chemin. C’est pour moi une force. Une chape de béton s’enlève de mes épaules. »
 

Témoignage

Marie-Amélie Saunier de Cazenave, 39 ans, mère de quatre enfants dont Paul, autiste, 11 ans.
« Paul est l’aîné de mes quatre enfants ; il est atteint d’un autisme très sévère. Il a besoin d’aide pour la vie quotidienne ; il est non verbal et pas autonome. Il a une place énorme dans la famille. Depuis la disparition de mon mari, il y a trois ans, m’occuper des quatre enfants est très dur. On ne peut pas aller dehors tous les cinq, un tiers est toujours nécessaire pour sortir. Cela suscite une gêne chez les enfants. Le mercredi est le seul moment de la semaine où je peux être avec mes trois autres enfants. Quand Paul est là, il accapare l’attention. La souffrance liée à la perte de mon mari m’a permis de relativiser le fait d’avoir un enfant handicapé. Ce qui me semblait insurmontable ne l’était pas. »

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