Mgr Giraud montera les marches du Festival de Cannes 2012

Président du Conseil pour la communication de la Conférence des évêques de France depuis novembre 2011, Mgr Hervé Giraud, évêque de Soissons, avoue être un néophyte en matière de 7ème art. A Cannes du 19 au 23 mai 2012 pour le Festival, il s’apprête à vivre une expérience culturelle et ecclésiale.
 

Pourquoi vous rendre à Cannes et quel est votre lien avec le 7ème art ?

Tout d’abord, je vais au Festival de Cannes, en tant que président du Conseil pour la communication de la Conférence des évêques de France. J’y suis invité à la demande de Signis, qui est une « association catholique mondiale pour la communication » ayant des statuts consultatifs auprès de l’Unesco, de l’Ecosoc (Nations Unies à Genève et New York), du Conseil de l’Europe. Signis est reconnue comme organisation catholique pour la communication par le Saint-Siège. J’accompagne donc ce jury œcuménique qui attribue un prix à un film de la compétition officielle.
Quant à mon lien avec le 7ème art, il est très faible. Je ne connais pas le monde du cinéma et je n’ai d’ailleurs pas vraiment le temps d’aller au cinéma. Les derniers films que j’ai vus sont : « Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois, « Intouchables » d’Olivier Nakache et Éric Toledano, « The Artist » de Michel Hazanavicius. Mais je reste marqué par Krzysztof Kieslowski (« le Décalogue », « Trois couleurs ») ou Andreï Tarkovski (« Andreï Roublev » ou « le Sacrifice »).
 

Quel sera votre regard en tant que Président du Conseil pour la communication ?

Mon regard sur Cannes est d’abord déterminé par mes souvenirs d’enfance car mon père fut cuisinier à Cannes, dès avril 1952, notamment au casino Palm Beach. Il y est resté peu d’années, juste le temps d’avoir des amis que je visite encore. Mais je ne suis jamais allé au festival lui-même et ce sera donc une expérience culturelle et ecclésiale nouvelle pour moi.
J’espère participer au Festival avec un certain émerveillement et une sorte de fraîcheur. Je sais qu’il y a des questions d’argent et beaucoup de paraître. Mais je voudrais vivre ce moment comme de l’intérieur. Il y aura peut-être des rencontres passionnantes et d’autres plus superficielles. En fait, je n’ai pas d’objectif… je ne suis pas cameraman ! Je veux surtout vivre ce festival avec simplicité, en étant accueilli et logé par les prêtres de la paroisse.
 

Quel est votre programme à Cannes et à quoi serez-vous attentif pendant cet événement ?

Il y aura quelques rendez-vous incontournables comme la rencontre avec les membres d’organisation du Jury Oecuménique, les représentants de Signis et d’Interfilm. Je visiterai le stand du jury œcuménique. Le samedi 19 mai au soir, je ferai la montée des marches avec les membres du jury, suivie de la projection du film en compétition ce soir-là. Le dimanche 20, il y aura la messe suivie d’un pot dans la rue, avec la paroisse protestante. J’essayerai de rencontrer les festivaliers, visiter le Palais, le Marché du film. Je veux surtout me rendre compte du travail des professionnels du cinéma et de celui des 4.000 journalistes accrédités. Le mercredi 23 mai, je participerai aussi à la célébration œcuménique.
Comme évêque, je veux encourager tous ceux qui portent, condensent et parfois anticipent les questions qu’elles soient intérieures, sociales, belles ou douloureuses. Le 7ème art peut déranger, mais surtout il peut nous déplacer et nous fait avancer au large. Certaines œuvres cinématographiques laissent entrevoir un chemin vers un au-delà et pourquoi pas vers Dieu lui-même.
 

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Le Jury Oecuménique au Festival de Cannes 2012

Le Jury Œcuménique 2012 sera présidé par Charles Martig (Suisse). A ses côtés : Marianne Smiley (Canada), Magali Van Reeth (France), Kodjo Ayetan (Togo), Jean-Luc Gadreau (France) et Bojidar Manov (Bulgarie). Le prix œcuménique sera décerné samedi 26 mai 2012 à 17 heures.

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