Messe d’action de grâce pour saint Pierre Favre

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Le Pape François a célébré la messe de la fête du Saint Nom de Jésus en l’Eglise du Gesù, en action de grâce à l’inscription au sanctoral du jésuite Pierre Favre. Il était notamment entouré de Mgr Yves Boivineau, évêque d’Annecy, et du P. Adolfo Nicolás, SJ, Préposé Général de la Compagnie de Jésus.
 
Pierre Favre, le nouveau saint originaire de Savoie, fut l’un des sept compagnons d’Ignace de Loyola fondateur de la Compagnie de Jésus et son premier prêtre. Celui qu’on a surnommé le second jésuite repose lui aussi en cette église de Rome. L’homélie a été consacrée à l’évocation de Pierre Favre, un homme inquiet mais rempli de grands projets :  Pour trouver Dieu, a dit le Saint-Père, « il faut le chercher, et l’avoir trouvé pour le chercher encore et encore. C’est cette inquiétude apostolique du jésuite qui nous pousse à évangéliser sans relâche, à voix haute, avec courage. C’est elle qui nous prépare à la fécondité apostolique, car sans elle on reste stérile ».

L’inquiétude de Pierre Favre, ses grands élans, en firent un nouveau Daniel: « Homme modeste et sensible, à la vie intérieure profonde, il était doté du don de l’amitié avec les personnes les plus diverses. Il était néanmoins un esprit inquiet, indécis et insatisfait. Sous la conduite de saint Ignace il a appris à allier sa grande sensibilité avec la capacité à prendre des décisions. Ayant ainsi pris en charge ses élans après les avoir identifiés, Pierre Favre manifesta dans les difficultés son véritable esprit d’action ».
 

Changer le monde

« Or la foi vraie implique un profond désir de changer le monde, a poursuivi le Pape François. Nous devons donc nous demander si nous possédons nous aussi cette vision et cet élan. Sommes-nous audacieux? Avons-nous de grands projets? Ou bien contentons-nous de la médiocrité, d’un projet apostolique de laboratoire? La force de l’Eglise n’est pas en elle. Elle ne réside pas dans ses capacités d’organisation mais se cache dans la profondeur de Dieu. Si les eaux profondes de Dieu agitent nos projets, alors comme le disait saint Augustin il faut prier pour vouloir et vouloir pour ouvrir notre coeur. Il en fut ainsi pour Pierre Favre, qui fut capable de reconnaître la voix de Dieu, d’autant que sans ces élans on ne va nulle part. C’est pour cela qu’on doit offrir au Seigneur nos projets ».

Les constitutions de la Compagnie indiquent qu’on aide autrui en présentant à Dieu nos propos. Pierre Favre, a poursuivi le Pape François, « avait le profond désir d’être dilaté en Dieu et c’est en ayant Dieu pour centre qu’en esprit d’obéissance il arpenta l’Europe pour engager avec douceur le dialogue avec tous, tout en annonçant l’Evangile. Je pense à la tentation qui existe de lier l’annonce évangélique avec le matraquage idéologique, l’esprit inquisitorial et la condamnation. Non, l’Evangile ne s’annonce pas ainsi, mais avec douceur, fraternité et amour. La familiarité de Pierre Favre avec Dieu lui permettait de comprendre que son expérience intérieure et la vie apostolique vont de pair. Il a écrit que le premier mouvement du coeur est de désirer ce qui est originel et essentiel, c’est-à-dire de laisser la première place à la sollicitude dans la recherche de Dieu. Il laissa le Christ occuper son coeur car ce n’est que centré sur lui qu’on peut aller vers les périphéries du monde.

Ainsi Pierre Favre a-t-il voyagé sans relâche jusqu’aux frontières géographiques de son temps. On a dit de lui qu’il semblait né pour ne demeurer fixe nulle part. Il était dévoré par le voeu de communiquer avec Dieu et nous devons avoir le même désir. Pour cela, il faut prier en silence, avec ferveur, et demander au Seigneur par l’intercession de notre frère Pierre Favre d’être à nouveau illuminés par les » folies apostoliques qui caractérisèrent sa vie ».

Source : VIS du 3 janvier 2014

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