L’élan missionnaire du diocèse de Meaux

Depuis cinq mois, le diocèse de Meaux est engagé dans « Mission en Actes ». Le Père Thierry Leroy, délégué épiscopal à cette démarche synodale, en explique les raisons et les défis.
 

Mgr Nahmias a raconté : « les premiers mois de ma présence parmi vous, beaucoup m’ont demandé quand j’allais lancer un synode ». L’idée est donc venue du terrain ?

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La démarche « Église en Actes » initiée par son prédécesseur, Mgr Albert-Marie de Monléon, et qui s’appuyait sur la lecture des Actes des Apôtres avait un caractère synodal dans le sens initial du mot : « cheminer ensemble ». Une charte des pôles missionnaires et un guide pastoral avaient été promulgués en 2008 mais cette réforme -non prévue au départ- d’organisation du diocèse en 14 pôles missionnaires a laissé un sentiment d’inachevé avec le désir d’aller au bout du dynamisme évangélique. « Mission en Actes » reprend autrement cette intuition sans la lourdeur de l’appareil canonique d’un synode.
 

Ce libellé « Mission en Actes » sous-entend-il une volonté de ne pas s’en tenir à des déclarations d’intention ?

Effectivement, il y a un désir d’agir, de ne pas en rester à une collection de consignes. Nous comptons beaucoup sur le fait que de bonnes idées puissent être lancées à la base et mutualisées, d’où l’invitation au partage d’expériences. Mais le but n’est pas actuellement de produire des documents mais de prendre un temps gratuit de « Lectio Divina » en relisant nos rencontres à partir de celles du Christ. C’est l’an prochain que seront travaillées les attentes puis, la troisième année, l’apport de réponses.
 

La démarche s’enracine sur une phrase du Pape François « Sortir pour témoigner, s’approcher de son frère, partager, questionner, s’incarner ». Sentez-vous un nouvel élan grâce à lui ?

C’est formidable qu’il soit là avec ses propos, son appel à rejoindre les « périphéries », son exhortation apostolique « La Joie de l’Évangile » dans laquelle nous retrouvons des intuitions communes à notre démarche et à partir de laquelle nous envisageons l’an prochain un guide de lecture. Forcément, sa présence porte notre élan missionnaire. Nous avons à la fois un Pape qui nous invite à sortir de notre maison Église et un évêque qui désire « faire connaître et aimer le Christ à ceux qui ne le connaissent pas ». C’est une double grâce.
 

Est-ce parce que votre diocèse voit arriver de nouvelles populations ?

Avec une superficie de 49% de l’Île-de-France et 1, 3 million d’habitants, la Seine-et-Marne est un immense territoire aux réalités très variées avec deux villes nouvelles (Sénart et Marne-la-Vallée), des pôles touristiques (Disneyland, Fontainebleau, Provins), des zones agricoles. Dans certains villages, les lotissements se multiplient avec des habitants issus des banlieues tandis que les jeunes partent étudier sur Paris. La population ecclésiale change, accueillant des chrétiens originaires d’Afrique ou d’Outremer. Il existe un vrai sentiment de faire diocèse mais une coupure existe entre le nord avec Meaux et le sud avec Melun. Nous avons besoin de trouver une unité, une fraternité entre prêtres. La démarche « Mission en Actes » s’explique donc par plusieurs facteurs mais l’élan missionnaire est vraiment à sa source.
 

La démarche a été lancée le 19 octobre 2013. Où en est-on ?

Certains pôles ont démarré dès le 20 octobre, d’autres se mettent en route. L’encourageant, c’est que les sceptiques se sont « convertis ». Des équipes paroissiales qui s’essoufflent, notamment en milieu rural, redoutaient une charge en plus. Certes, la démarche exige un peu de temps et d’énergie mais une équipe d’animation pastorale peut très bien prendre un temps de réunion à travailler une fiche pour se ressourcer. Le germe est sorti de terre. Petit à petit, il croît.
 

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Des envoyés de la Bonne Nouvelle

« Quelles sont mes espérances pour Mission en actes ? Que nous devenions ce peuple qui glorifie Dieu de rendre libres les hommes blessés dans leur humanité et leur dignité. Plus que cela, que nous devenions toujours davantage un peuple qui favorise cette rencontre de nos frères avec le Christ, le Sauveur. C’est lui qui comble le cœur de l’homme. » Mgr Jean-Yves Nahmias, homélie de la célébration de lancement.

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