Tchad : les évêques inquiets après la répression d’une manifestation
La Conférence des évêques du Tchad (CET) par l’intermédiaire de son vice-président et évêque de Moundou Mgr Joachim Kouralyeo Tarounga a publié une déclaration le vendredi 21 octobre 2022 dans laquelle elle dénonce la répression d’une manifestation qui a causé « 50 morts et plus de 300 blessés », le 20 octobre. Cette date marquait la fin des 18 mois de transition militaire au Tchad. Depuis la mort d’Idriss Deby Itno en avril 2021, la junte militaire est au pouvoir. Elle a décidé de rester encore deux ans en place. Devant ce mécontentement, les opposants ont manifesté dans les rues de N’Djamena, la capitale et dans plusieurs villes de provinces.
A l’appel de l’opposition, « des manifestations ont eu lieu jeudi 20 octobre 2022 contre la prolongation de la période de transition au Tchad et le maintien au pouvoir de Mahamat Idriss Deby Itno », précise plusieurs associations chrétiennes (ACAT, CCFD-Terre solidaire, Secours catholique-Caritas) signataires d’un communiqué publié le vendredi 21 octobre. Au Tchad, les manifestants s’opposaient au maintien à la présidence de Mahamat Deby pour vingt-quatre mois supplémentaires. Le fils et successeur d’Idriss Deby s’était engagé à rendre le pouvoir après plusieurs mois de transition. Le bilan pourrait être plus lourd « que celui annoncé par les autorité. Les organisations de a société civile continuent à documenter les violences en se rendant dans les différents hôpitaux et centre de santé où se trouvent de nombreux blessés« .
« Avec douleur et amertume »
Les associations signataires ainsi que la Conférence des évêques du Tchad appellent les autorités tchadiennes à mettre fin à la répression des manifestants, conformément à la Constitution tchadienne et aux obligations internationales auxquelles adhère le Tchad. « La Conférence des évêques du Tchad constate avec douleur et amertume, qu’une fois de plus, le sang des filles et des fils du Tchad a coulé ce 20 octobre 2022 au cours d’une manifestation qui se veut pacifique mais qui a été violemment réprimée, souligne Mgr Joachim Kouralyeo Tarounga, vice-président de la Conférence des évêques du Tchad (CET). « Elle exprime son regret et son indignation face à cette situation qui a causé tant de pertes en vies humaines et matérielles. Elle dénonce ces violences injustifiables contre une population déjà sinistrée par des inondations et proteste avec véhémence contre ces violations de la dignité humaine. »
L’Église se retire du dialogue national
Début septembre 2022, l’Église catholique au Tchad avait annoncé son retrait définitif du dialogue national en cours pour « ne pas cautionner la mainmise d’un groupe ». Elle demande néanmoins à ce que tous les « acteurs politiques et les forces de défense et de sécurité, de privilégier […] le dialogue sincère et le respect de la dignité de l’homme et de la sacralité de la vie humaine. »
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