Tous migrants, en marche vers le Royaume

Le contexte général interpelle l’Eglise à être avec les migrants

Depuis son élection, le Pape François n’a eu de cesse de dénoncer la “mondialisation de l’indifférence”. Entre autres maux, cette mondialisation de l’indifférence alimente un climat social peu propice à l’accueil de l’étranger et un refus de gérer les identités plurielles.

Plutôt que de s’enfermer dans un fatalisme blasé (“rien de nouveau sous le soleil”), ce constat invite l’Eglise à élever la voix et à réaffirmer clairement qu’aucune communauté, a fortiori la communauté ecclésiale, ne peut se construire sur l’exclusion de ceux que les aléas de la vie ont poussé à chercher en France ou en Europe un refuge ou un nouveau lieu de vie.

En aucun cas, ces personnes ne peuvent a priori être considérées comme des envahisseurs, des criminels ou des parasites vivant sur le dos des contribuables ; ce sont des êtres humains porteurs de valeurs et de traditions, d’idées et de manières d’appréhender la vie pouvant enrichir notre capacité de dialogue et de cohabitation dans le sens d’une nouvelle cohésion sociale et ecclésiale toujours à trouver pour un meilleur vivre ensemble.

Partout où prime la première de ces conceptions, l’Eglise ne peut se dérober à sa mission d’annoncer l’Evangile. « Pasteur d’une Eglise sans frontières qui se sent mère de tous », le Pape François « exhorte les pays à une généreuse ouverture, qui, au lieu de craindre la destruction de l’identité locale, soit capable de créer de nouvelles synthèses culturelles ». Cette ouverture doit s’accomplir avec la force prophétique et le courage lucide que procure la “joie de l’Évangileˮ, laquelle nous invite à renouveler sans cesse notre « attention aux nouvelles formes de pauvreté et de fragilité dans lesquelles nous sommes appelés à reconnaître le Christ souffrant » et ce « même si, en apparence, cela ne nous apporte pas des avantages tangibles et immédiats… » (Evangelii gaudium, n. 210).

La mission du SNPMPI

C’est dans ce contexte, riche en défis, que la vie du Service national de la pastorale des migrants et des personnes itinérantes se joue. Son action s’effectue en lien avec les diocèses et les aumôneries nationales et en réseau avec des partenaires associatifs et d’autres services ecclésiaux. L’objectif est de promouvoir l’accueil des migrants, des réfugiés, des marins, des bateliers, des forains et des gens du voyage ayant choisi de vivre en France.

Les quatre grands axes de l’action pastorale du SNPMPI sont :

  1. Le travail d’expertise par une approche globale et intégrale des réalités migratoires (législative, juridique, sociale, politique, économique, culturelle, religieuse et pastorale) en vue de favoriser leur compréhension et d’y sensibiliser non seulement les Eglises locales mais plus globalement la société toute entière.
  2. Le service à la catholicité, en encourageant la rencontre des communautés de la migration avec les chrétiens d’ici en valorisant la place de chacun dans une Eglise vécue comme communion “des et dansˮ les diversités, comme “convivialité des différencesˮ.
  3. Le soutien à l’évangélisation au service du frère, solidaire et adaptée aux conditions humaines et culturelles des migrants et des différents groupes itinérants.
  4. Le soutien à la formation des divers acteurs pastoraux, toujours dans une approche intégrale des migrations et de la mobilité humaine.

Avec sa présence et son action pastorale, le SNPMPI veut réaffirmer la place spécifique et l’importance de ce Service au cœur de l’Eglise de France, non seulement au niveau central de la Conférence des Evêques, mais surtout dans sa mission de passerelle, de facilitation et de médiation entre les délégations diocésaines de la pastorale des migrants et les communautés/aumôneries catholiques de la migration. Elle contribue à bâtir cette Eglise sans frontières aux portes grandes ouvertes que ne cesse d’appeler de ses vœux le Pape François.

En effet, les communautés de la migration peuvent montrer à l’Eglise en France un chemin de catholicité, c’est-à-dire de convivialité des différences. Ce chemin de communion, tous les croyants sont invités à le parcourir parce que nous sommes tous migrants, en marche vers le Royaume, à la rencontre de Dieu.

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Pour les acteurs pastoraux ?