La responsabilité dans une église collégiale et synodale

Dans le cadre de la rencontre synodale pour la protection des mineurs dans l’Église, le Cardinal Oswald Gracias a émis une note sur la responsabilité de l’église collégiale et synodale.

9 octobre 2018 : Card. Oswald GRACIAS, archevêque de Bombay (Inde), lors d'une conférence de presse à l'issue d'une session de travail durant le Synode des évêques. Vatican. October 9, 2018: Card. Oswald GRACIAS, archbishop of Bombay (India), president of the Catholic Bishops’ Conference of India, rapporteur of the group Anglicus A, attends the press conference at the end of the work on the first part of the Instrumentum Laboris during the 15th Ordinary General Assembly of the Synod of Bishops. Vatican.

L’abus sexuel dans l’Église Catholique et l’échec subséquent de l’aborder de manière ouverte, responsable et efficace ont provoqué une crise multidimensionnelle qui a saisi et blessé l’Église, sans parler de ceux qui ont été abusés. Bien que l’expérience des abus semble dramatiquement présente dans certaines parties du monde, ce n’est pas un phénomène limité. Sans aucun doute, l’Église entière doit le considérer honnêtement, entreprendre un discernement rigoureux, puis agir de manière décisive pour empêcher que des abus ne se produisent à l’avenir et pour faire tout ce qui est possible pour favoriser la guérison des victimes. L’importance et la portée universelle de ce défi ont incité le pape François à nous convoquer à cette réunion, soulignant son engagement et celui de l’église à s’attaquer à cette crise. Plus encore, en invitant les présidents des Conférences Nationales des évêques, il signale comment l’Église doit s’attaquer à cette crise. Pour lui et pour ceux d’entre nous réunis avec lui, ce sera le chemin de la collégialité et de la synodalité. Cette façon d’être l’Église pourra ensuite, avec l’aide de Dieu, façonner et définir comment toute l’Église aux niveaux régional, national, local-diocésain et même paroissial assumera la tâche de traiter les abus sexuels dans l’Église. Ainsi, la synodalité peut véritablement être vécue, en incorporant toutes les décisions et les mesures qui en résultent à tous ces différents niveaux – sur une base contraignante. Cela inclut l’implication des laïcs, hommes et femmes. Ce faisant, nous devrions rester honnête, et nous demander à nous-mêmes : voulons-nous vraiment cela ? Que faisons-nous actuellement en ce sens ? Prenons-nous
seulement des mesures d’alibi pour une Église synodale, et en réalité, nous souhaitons rester entre nous comme évêques dans « nos » conférences, dans « nos » commissions, dans « nos » réunions, dans lesquelles ceux qui ne sont ni évêques et ni du clergé ne jouent qu’un rôle insignifiant ? Ce n’est pas le moment et le lieu d’aller dans le détail, mais si nous ne parlons pas seulement d’une Église synodale, mais nous voulons aussi la vivre, nous devons aussi apprendre à pratiquer d’autres formes de gestion, et apprendre comment nous pouvons mener
des processus synodaux. Si nous ne faisons pas tout cela, alors le discours de la synodalité dans le contexte du sujet de l’abus ne sert qu’à dissimuler un comportement incohérent, c’est-à-dire dans le domaine critique et difficile de l’abus, déporter la responsabilité sur les laïcs (hommes et femmes), mais autrement leur déniant la possibilité de prendre des responsabilités. Lire la suite 

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