Débat #2 : la sauvegarde de la maison commune

4« La terre, notre maison commune, semble se transformer toujours davantage en un immense dépotoir». Cette formule extraite de l’encyclique Laudato Si du Pape François résonne d’autant plus au Panama, pays reconnu pour sa biodiversité où nous sommes invités à entendre le « double cri des pauvres et de la Terre ». La Doctrine Sociale de l’Église offre des clés passionnantes pour affronter les défis écologiques et participer à la Sauvegarde la Maison Commune. Louée par de nombreuses personnalités lors de sa publication en juin 2015, quel a été l’impact de cette encyclique ?

Pour débattre de la question, des personnalités parties prenantes du sujet ont été invitées à prendre la parole lors d’une table ronde organisée dans le cadre du Festival de la Jeunesse des JMJ ce vendredi 25 janvier. Parmi elles se trouvaient :

  • Dominique Coatanéa, doyenne de la faculté de théologie d’Angers
  • Diego Lucente, directeur des opérations chez Suez
  • André Dumoulin, mouvement catholique mondial du climat
  • Gregory Turpin, éditeur de Laudato Si avec Yann Arthus Bertrand

A cette occasion, nous avons demandé à certains de ces intervenants de répondre à nos questions. Voici leurs réponses :

Avez-vous constaté un avant/après Laudato Si dans la prise de conscience des chrétiens ?

Dominique Coatanéa (DC) : Après Laudato Si, on a pu constater que les questions écologiques étaient désormais au cœur de la foi en un Dieu créateur et sauveur. L’ancrage théologique de la question écologique est donc plus conséquent et il y a comme un appel à protéger et cultiver l’œuvre de Dieu en tant que don originaire.

André Dumoulin (AD) : En Amérique Latine plus spécifiquement, Laudato si a représenté une prise de conscience pour beaucoup, notamment en ce que les thèmes du climat, de la gestion écologique et de la biodiversité ne peuvent plus être considérés comme extérieurs à la pastorale de l’Eglise désormais.

Plus généralement, beaucoup de conférences épiscopales et de congrégations ont commencé à rappeler que le souci de préserver notre maison commune est un aspect central de la foi chrétienne.

Sommairement, il s’agit d’une prise de conscience du lien entre le développement humain et le souci de préserver notre planète, notre maison commune.index2

Et Jésus, que faisait-il pour la recherche du bien commun ?

DC : C’est l’intégration de tous qui est la clef dans la recherche du bien commun : nul ne doit être empêché d’y participer. D’où le constant combat de Jésus pour guérir et inclure dans la communauté ceux qui en étaient exclus, car ils sont tous aimés de Dieu !

Votre entreprise Diego et votre organisation André s’engagent toutes deux pour la préservation de l’environnement. Quelles sont plus précisément les actions concrètes mises en œuvre pour ce faire ? 

Diego Lucente (DL) : SUEZ a pour ambition de contribuer au développement local et à l’attractivité des territoires. Au Panamá et dans le monde, le Groupe assume pleinement son rôle de promoteur et d’acteur de la mise en œuvre du droit à l’eau et à l’assainissement.

À la question « Comment valoriser le territoire sur lequel nous nous trouvons ? », le premier axe d’action reste la préservation de la ressource. Nous accompagnons nos clients municipaux dans le développement d’activités liées au développement durable (études, conseils, campagnes de sensibilisation) ; mais surtout, nous lui proposons des solutions durables permettant d’accompagner la transition environnementale.

Par exemple, dans la ville du Panama, nous construisons la plus grande station d’épuration de la région et y traitons les eaux usées de 1,2 million d’habitants. Préserver l’environnement consiste, dans le cadre de nos activités, à devenir autosuffisant (18% de l’énergie nécessaire à l’usine provient de la production de biogaz) mais aussi a créé des campagnes de sensibilisation auprès du grand public. (eg. Race For Water ; Nettoyages de plage, Journées de Reforestation).index4

AD : Le MCMC (Mouvement Catholique Mondial pour le Climat) organise des formations en ligne et invite les paroisses, communautés et congrégations à s’engager pour le climat et l’environnement. Le MCMC aide aussi les autorités régionales de l’Eglise à prendre position pour les politiques climatiques et nous avons obtenu un engagement du CELAM (Conseil épiscopal latino-américain, NDLR) en avril 2018, par exemple. A ce jour, plus de 700 groupements ont rejoint le mouvement.

Neuvaine avec les saints patrons

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