Recherche sur l’embryon humain et sur les cellules souches embryonnaires
Ce n’est pas sans raisons, solidement établies, que ce débat de bioéthique s’est conclu en juillet 2011 par le maintien dans la loi du principe d’interdiction de la recherche sur l’embryon humain et sur les cellules souches embryonnaires.
Certains veulent aujourd’hui que cette recherche soit autorisée, moyennant un encadrement. L’enjeu est majeur : avec l’autorisation, pour la première fois dans notre droit, il serait légal d’utiliser l’être humain ! C’est pourquoi, le législateur de 2011 a pensé nécessaire de mettre dans la loi que tout changement législatif sur la bioéthique devra être précédé d’un débat sous forme d’États Généraux. Le législateur s’est ainsi montré confiant dans le débat organisé pour la société. Pourquoi cet article de loi ne s’appliquerait-il pas à la recherche sur l’embryon humain ? Pourquoi avoir peur du débat en confinant aujourd’hui l’examen de cette question dans une soirée parlementaire ?
Consciente des enjeux sociétaux de la bioéthique, l’Église catholique est toujours entrée dans le dialogue. Elle a publié en 2009 ses « propos pour le dialogue » et ses « questions pour un discernement ». Elle souhaite que le choix entre le principe d’interdiction et l’autorisation encadrée à propos de la recherche sur l’embryon humain soit l’objet d’un vrai débat qui conduise sereinement à une solution de progrès. Ce débat ne doit pas être à la remorque d’intérêts particuliers.
Le progrès n’est vrai que si éthique et science sont reliées. La science est nécessaire, avec ses voies de recherche : les cellules iPS, les cellules souches adultes, la « conversion directe » des cellules différentiées. L’éthique reconnaît que l’embryon humain « doit bénéficier du respect lié à sa qualité », comme le souligne le Comité Consultatif National d’Éthique, car il partage notre humanité : nul n’est une personne sans avoir été d’abord un embryon humain ; nul ne devient humain qui ne l’est pas.
Le principe d’interdiction de recherche sur l’embryon humain alerte sur l’existence de cet écosystème humain. Ne pas le respecter se retourne toujours, à plus ou moins longue échéance, contre nous. La science ne peut guider les choix politiques. Ceux-ci doivent discerner comment l’écosystème humain, qui précède l’État, est promu. L’écologie, si nécessaire et urgente, est aussi humaine.
Mgr Pierre d’Ornellas
Archevêque de Rennes
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