» Pentecôte : la langue que Dieu parle », par Mgr Jean-Michel di Falco Léandri

Chaque nouvelle édition du Larousse, Robert et autre dictionnaire suscite des débats sur les mots dans les médias : des mots qui font leur entrée, des mots qui font leur sortie.

Petit cocorico haut-alpin à ce propos : comment oublier que Paul Robert (1910-1980) a eu l’idée de son dictionnaire dans le Champsaur, et que c’est l’imprimerie Louis-Jean de Gap qui imprimera

les premiers articles de la lettre A…

Pour revenir aux mots : jouer avec les mots, leur sens, leur rythme, leur étymologie, permet la création artistique, littéraire, et structure la culture. Si l’histoire, la géographie, les influences, les croyances ont façonné les mots, l’apprentissage de ces mots, lors de la petite enfance, façonne notre manière de communiquer.

Preuve en est, les mots intraduisibles d’une langue à l’autre.

Les Chinois usent de plusieurs mots pour parler du riz, les Arabes pour parler du cheval, les Inuits pour parler de la neige. Les bilingues sentent qu’une langue peut être plus apte à exprimer ce qu’ils souhaitent dire que l’autre.

Comme pour les espèces animales, on cherche à préserver les langues en voie de disparition. Tous les moyens sont mis en œuvre pour ne pas les laisser mourir. Le basque, le breton, l’occitan, le catalan, le corse, le flamand fleurent si bon la province !

Vous êtes peut-être en train de vous dire, mais où veut-il en venir ?

Eh bien voilà : quelle langue Dieu choisit-il pour s’adresser aux hommes, et aux femmes bien sûr ? Utilise-t-il l’hébreu, l’araméen, le grec, le latin ? Quels mots utilise-t-il ? Le jargon ecclésiastique ? Le jargon administratif ? La langue de bois ? Le langage comptable ? Rien de tout cela. Dieu est bien en avance sur tous nos traducteurs et nos moyens de communication. Il s’installe, si nous le lui permettons, dans notre cœur pour nous parler sans relâche de l’Amour dans toutes ses déclinaisons.

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