Mgr Ulrich : « Le Concile Vatican II est une richesse pour toute l’Eglise »

Le 11 octobre 1962, le Concile Vatican II s’ouvrait à Rome. Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille et Vice-président de la Conférence des évêques de France, pilote la préparation des célébrations qui marqueront le cinquantième anniversaire de cet événement.

Pourquoi fêter le 50ème anniversaire du Concile Vatican II ?

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50 ans, c’est une échéance intéressante. S’il n’y a plus beaucoup de témoins directs – hormis Mgr Jean Vilnet, évêque émérite de Lille, et Mgr Géry Leuliet, évêque émérite d’Amiens, qui étaient évêques au moment du Concile – nombreux sont ceux qui ont vécu cet événement alors qu’ils étaient adultes. Beaucoup de monde garde le souvenir de ces années 1962-65. Moi-même, je n’avais que 15 ans en 1965 mais tous les prêtres qui avaient 25/30 ans ont 75/80 ans aujourd’hui. C’est à la fois une échéance proche et lointaine. On a envie de revenir à la source, sans nostalgie, pour retrouver l’énergie, se remettre devant les textes, les considérer 50 ans plus tard, voir ce qu’ils ont permis et ce que le rassemblement lui-même a permis.

Comment les évêques de France souhaitent-ils marquer cette date ?

D’abord par un rassemblement à Lourdes (24-25 mars 2012) puis par la célébration des 50 ans dans les diocèses (autour du 11 octobre 2012). Nous allons inviter tout particulièrement les évêques émérites au rassemblement national à Lourdes. C’est un point très important parce qu’ils n’ont plus de charge de gouvernement dans l’Eglise mais conservent une charge symbolique forte. En tant qu’évêques, ils portent avec nous toute la charge symbolique du ministère apostolique. Ils auront donc une place spéciale ce jour-là. Les Célébrations nationales, structure liée aux Archives de France, ont inscrit à leur calendrier 2012 ce cinquantenaire : des colloques universitaires vont être organisés. J’ai été sollicité pour un article à paraître dans le Recueil des Célébrations nationales. C’est très intéressant qu’un organisme – neutre – d’Etat ait jugé nécessaire fêter, lui aussi, cet anniversaire.

En quoi consisteront ces deux temps forts ?

A Lourdes, invitation est faite aux diocèses de France de venir avec une délégation d’une trentaine de membres pour constituer une assemblée de 2600 personnes. Pendant cette journée et demie auront lieu des interventions d’évêques et des témoignages de chrétiens sur ce que le Concile leur a fait vivre, des temps d’échanges et de prière. Le tout s’articulera autour de 3 thématiques : « Le Christ au centre » (Constitution dogmatique Dei Verbum), « L’Eglise » (Constitution dogmatique Lumen Gentium) et « L’homme » (Constitution pastorale Gaudium et Spes). Trois thématiques donc pour recueillir ce que le Concile Vatican II a apporté à notre Eglise aujourd’hui, à notre conscience chrétienne, pour voir comment il a contribué à approfondir la doctrine sur le Christ, sur l’Eglise et sur l’Homme.

Puis dans la semaine du 11 octobre 2012 – sans doute le dimanche 14 – nous invitons les diocèses à imaginer une célébration un peu solennelle, à la cathédrale, pour les 50 ans du concile Vatican II.

Il est clair qu’un des objectifs est de dire aux générations qui n’ont pas vécu le Concile qu’il demeure disponible. Personnellement, je me rappelle avoir étudié ces textes au lycée. Je les ai relus plus tard en philosophie puis pendant mes études de théologie. L’idée est de reproposer ces textes. De nombreux ouvrages vont être publiés dont celui de Mgr André Dupleix, ancien Secrétaire général adjoint de la Conférence des évêques de France, dans la série « Prier 15 jours avec ». Nous espérons aussi que des expositions seront organisées un peu partout en France et notamment à la maison de la Conférence des évêques, à Paris.

Qu’attendez-vous de ces célébrations ?

Bien percevoir que le Concile Vatican II est une richesse pour toute l’Eglise qui sans cesse se renouvelle. Mettre au centre le Christ n’est pas une nouveauté. Et pourtant, cela permet de se redire que l’Eglise fait vivre une certaine anthropologie, une certaine idée de l’Homme, une certaine façon de concevoir l’Humanité, redévelopper et redécouvrir des aspects de la doctrine sociale de l’Eglise. Au sein de l’Eglise, la démarche pourrait conduire à renouveler l’adhésion chrétienne. Toute une génération a été fortement marquée par le Concile. Il doit y avoir une génération nouvelle pour prendre la relève. Comment passer le relais aux 30/40 ans ? Je n’ai pas de profondes inquiétudes sur l’avenir de l’Eglise mais un souci réel de passer le relais à la génération suivante.

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