Un bilan pour l’Année sacerdotale : serviteurs du Don !

Tandis que s’achève l’Année sacerdotale, interview de Mgr Bernard Podvin, Porte-parole de la Conférence des évêques de France.
 

Quel bilan faites-vous de l’Année sacerdotale?

On ne dresse pas le bilan d’une année d’Eglise comme on établit un plan comptable ! J’ai été témoin de multiples initiatives dans l’ensemble des diocèses. L’important n’est pas l’activité pour elle-même. Mais la prise de conscience personnelle et communautaire. Une imprégnation spirituelle qui doit nous entraîner au delà de la clôture solennelle. Le ministère des prêtres est souvent méconnu, surtout par les jeunes générations qui rencontrent statistiquement moins de prêtres dans leur vie scolaire ou professionnelle. L’Année sacerdotale aura, je l’espère, réveillé nos communautés d’appartenance.
 

Quelles principales dimensions de la vie des prêtres auront été mises en valeur durant cette année universelle?

Parmi de nombreux aspects, je soulignerais une dimension dont nous sommes redevables à Benoît XVI : ce qu’il appelle le caractère « ontologique » de la vie des prêtres : « Le terme serviteur exprime une relation. On est serviteur d’un autre. L’ordination dans un service constitue l’essence de la mission des prêtres et touche leur être même. C’est parce qu’ils sont tout au Christ qu’ils sont tout à leurs frères ». C’est seulement comme cela que l’on peut concevoir l’ordination. Surtout pas comme une prouesse surhumaine. Mais comme un enracinement radical en Christ duquel découle une passion pour les personnes !
 

Pour l’avenir, quelles réflexions aimeriez-vous partager aux communautés chrétiennes ?

C’est peu dire que la tempête a secoué l’Eglise depuis notamment quelques mois ! Je voudrais exprimer un immense « merci » au Saint-Père, aux évêques, aux laïcs, aux religieux, aux diacres et aux prêtres. Chacun tient le cap de sa vocation. Je pense à la parole du Père Christophe de Tibhirine le jour de son ordination presbytérale en 1990 : « Sans oublier combien je suis membre de ce corps de grâce qu’est l’Eglise, l’évêque m’a placé en vis-à-vis d’Elle. J’ai la mission de lui dire le « Je t’aime » de Jésus. Il me reste à devenir serviteur du Don. J’ai tout à apprendre, tout à demander afin que peu à peu j’apprenne à tout recevoir, faisant en tout eucharistie. Le lien avec Jésus m’a saisi. Et c’est un lien pour tous ! » Comment ne pas souhaiter que tous les hommes découvrent (avec cette qualité et cette humilité) l’identité des prêtres ?
 

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