Qu’ont vécu les évêques de France lors de leur troisième journée d’Assemblée plénière de printemps, le 25 mars 2021 ?
8h30 | Laudes
Le Verbe s’est fait chair,
il a habité parmi nous.
Il était au commencement auprès de Dieu.
Nous avons vu sa gloire.
C’est lui le Fils unique, plein de grâce et de vérité.
8h45 | Lutte contre les abus
10h15 | Discussion autour de la réforme de la Conférence des évêques de France
« Une réflexion a repris sur la structure de la Conférence des évêques », explique le Père Hugues de Woillemont, Secrétaire général de la CEF. Une réflexion qui portera aussi bien sur l’avenir des conseils que des commissions ou des services nationaux. « De quoi avons-nous besoin pour répondre aux besoins d’aujourd’hui ? », s’interroge-t-il. « Au sein de l’Eglise mais aussi aux besoins de la société ». Les instances nationales répondent à plusieurs besoins : ils sont au service des diocèses, aux service des réseaux dans les diocèses. Une précédente réforme avait été proposée en 2018. Ce sujet est aujourd’hui repris pour que l’Assemblée, la présidence, et le Secrétariat général « puissent toujours mieux entendre et répondre aux besoins d’aujourd’hui ; pour que l’Eglise en France puisse mieux répondre à l’invitation de son Seigneur à annoncer le Christ et à évangéliser. »
11h30 | Homélie de la solennité de l’Annonciation prononcée par Monseigneur Dominique Blanchet, évêque de Créteil
Cette fête de l’annonciation du Seigneur est le jour choisi par Marie pour révéler son nom à Bernadette. Et lorsqu’elle le révèle, ce 25 mars 1858, elle l’associe aussi d’un geste. En racontant ce moment, Bernadette mime l’apparition qui étend ses mains vers le sol, les lève pour les rejoindre sur la poitrine, monte son regard vers le ciel et dit « Je suis l’Immaculée conception. »
Le récit de l’annonciation nous conduit justement à ce commencement sur la terre. En ce temps-là, dans cette maison de Nazareth, il se passe de grandes choses, qui vont se nouer dans le cœur de Marie, pour élever toute l’humanité et nous faire tous lever les yeux au ciel.
Après nos journées de travail d’assemblée sur la Création, laissons-nous toucher par la démarche de Dieu auprès de sa créature, en la Vierge Marie. Dieu se penche sur notre terre. Il lui demande ce qu’il n’a pas pour que son œuvre de bien s’accomplisse. L’alliance est nécessaire pour que le dessein de Dieu puisse se réaliser. Ce projet de toute éternité de Dieu, doit s’accomplir dans le temps et l’espace, qui sont les marques de notre finitude en besoin de salut.
Dans sa salutation à la vierge Marie, l’ange est porteur de la volonté éternelle de Dieu : L’Emmanuel, « Dieu avec nous » est déjà annoncé dans la salutation faite avec Marie : « le Seigneur est avec toi ». Mais cela doit maintenant s’inscrire dans le temps et dans l’espace, et donc être reçu. En ce temps-là , à Nazareth, Dieu parla à Marie et lui demanda ce qui lui était nécessaire…et sans quoi ce dessein ne pourrait s’accomplir.
Comme le prêchait St Nicolas Cabasilas il y a quelques siècles: « L’Incarnation du Verbe fut non seulement l’œuvre du Père, de sa Vertu et de son Esprit, mais aussi l’œuvre de la volonté et de la foi de la Vierge. Sans le consentement de l’Immaculée, sans le concours de la foi, ce dessein était aussi irréalisable que sans l’intervention des Trois Personnes divines Elles-mêmes. Ce n’est qu’après L’avoir instruite et persuadée, que Dieu la prend pour Mère et Lui emprunte la chair qu’elle veut bien lui prêter. De même qu’il s’incarnait volontairement, de même voulait-il que sa mère l’enfantât librement, et de Son plein gré. » (homélie sur l’annonciation)
Par la voix de l’ange, Dieu demande à Marie ce qui ne lui appartient pas mais qui peut lui être donné. Nous sommes ainsi tous présents, concernés dans cette petite maison de Nazareth, comme éblouis par cette attention inouïe de Dieu et comme suspendus à la réponse de la Vierge Marie…
Au fond, n’en est-il pas ainsi, à notre mesure, de nos libres réponses aux appels de Dieu ? En chaque parole de Dieu qui nous est adressée, et que nous éprouvons de façon très personnelle, surtout lorsqu’il s’agit d’une conversion à vivre, retentit en fait le dessein fidèle de Dieu depuis toute éternité pour toute l’humanité. L’alliance est certes déjà accomplie mais doit continuer d’être reçue dans des cœurs de chair pour se déployer et se proposer.
« Toute âme qui s’élève élève le monde », nous dit le dicton célèbre. Encore faut-il ne pas oublier la source de cette élévation qui est l’appel fidèle de Dieu, dans sa volonté de salut de toute l’humanité.
A Massabielle, Dieu voit par Marie, un peuple très nombreux dans la réponse singulière, personnelle de Bernadette. Nous y voyons la même pauvreté du Ciel, la même prière : « voulez-vous me faire la grâce… ? ». Dans sa réponse libre et généreuse, Bernadette n’en imagine pas le fruit immense.
Nous y entendons le même silence dans lequel mûrit librement la réponse confiante de Bernadette sans qu’elles se doute de la portée immense de sa réponse.
Ainsi, pour nous, évêques réunis en assemblée pour discerner et décider. Ainsi, pour vous, pèlerins, venus ici à Lourdes avec un cœur disposé. En chacun de nous, s’énoncent de nombreux débats et préoccupations. Mais en chacun de nous se dépose la sollicitation de Dieu pour le déploiement de sa grâce, dans des perspectives bien plus larges que celle
Dieu mendie, demande notre réponse libre et généreuse aujourd’hui, avec notre foi. Une réponse qui se dit dans notre temps d’aujourd’hui mais qui s’inscrit dans le dessein éternel de Dieu. Peut-être est-ce d’ailleurs ce qui nous est suggéré dans le « je vous salue Marie » , si familier. Prie pour nous Marie, maintenant et à l’heure de notre mort. Ce sont là les deux seuls instants qui comptent.
Alors que nous allons célébrer l’eucharistie comme chaque jour, laissons mûrir silencieusement notre disponibilité à la volonté de Dieu, pour associer notre offrande à celle de Jésus, avec les mots du psalmiste entendus ce jour : « . Me voici Seigneur je viens faire ta volonté » ou ceux de la Vierge Marie : « Me voici. Que tout m’advienne selon ta Parole … ».
14h15 | Point sur l’état des finances, la situation des diocèses, les perspectives
Depuis plusieurs assemblées plénières, les évêques font un point sur l’état des finances de l’Eglise en France. Ce point porte à la fois « sur l’état des finances de chaque diocèse et sur l’état des finances de la Conférence comme structure nationale », souligne Vincent Neymon, porte-parole de Conférence des évêques de France. Les ressources ont été bousculées pendant l’année 2020 à cause de la pandémie de COVID-19, et « elle continue à l’être ». Des questions comme : « Le denier a-t-il compensé la quête ? » seront abordées de manière collégiale. Les évêques de France ont décidé il y a quelques années de lancer une campagne du denier, par le biais « d’une proposition nationale ». Soixante-dix diocèses participent actuellement à cette opération. « C’est important que les évêques se saisissent de ce sujet », rappelle-t-il. Depuis trois ans, un travail prospectif est engagé avec chacun des diocèses. « Il est important que cette prospective puisse être présentée ». La prospective prévue il y a un, souffre de modifications qui seront aussi présentées aux évêques lors de cette séance.