« L’avenir… quel sens ? » pour les femmes séparées

Affiche du mouvement renaissance

Du 10 au 12 mai, Renaissance organise son congrès national à Nantes. La rencontre rassemblera plus de 130 femmes, membres du mouvement chrétien des femmes en rupture de couple, autour de la question : « L’avenir… quel sens ? ». Entretien avec Michèle Martin, présidente nationale de Renaissance.

Quelle est la spécificité de Renaissance ?

Renaissance est un mouvement de passage qui accueille des femmes en souffrance suite à un divorce ou une séparation. L’incompréhension, la colère mais aussi le doute animent ces femmes déstructurées par l’échec de leur projet de vie et enclines à se replier sur elles-mêmes.
L’objectif de Renaissance est de les aider à sortir de cette spirale qui peut les mener au suicide. Quand la rupture survient, les femmes ont souvent peu de lieu et d’interlocuteur pour s’exprimer. Les équipes du mouvement sont là pour leur permettre de parler, de livrer ce qu’elles ont sur le cœur sans être jugées. A Renaissance, elles trouvent en face d’elles des femmes qui ont vécu la même situation.

Comment décrire ce que vous apportez aux femmes ?

Il faut un certain temps pour sortir de la situation de détresse dans laquelle sont plongées ces femmes. Un an, souvent plus. Cette période est un temps de révolte et de souffrance intense. Quand elles viennent nous voir les femmes peuvent intégrer, si elles le souhaitent, une équipe où elles pourront parler de leur expérience.
Avant tout, nous les entourons afin qu’elles ne se sentent pas seules. Ainsi nous leur proposons de participer à des sorties, de vivre des temps de prière…On les aide à redresser la tête mais en aucun cas, on ne leur demande de s’engager à se remarier ou à vivre seules. D’ailleurs certaines d’entres elles retrouvent ensuite un compagnon tandis que d’autres restent fidèles à leur sacrement du mariage.
Renaissance permet aux femmes de poursuivre leur vie dans la redécouverte des forces d’amour et d’engagement de leur baptême. Chacune peut réaliser qu’elle a du prix aux yeux de Dieu, que son histoire personnelle est, malgré tout, sainte et accompagnée de Dieu.

Ce week-end, vous organisez votre 10e congrès national. Quel est son enjeu ?

C’est un temps fort du mouvement qui vise à redynamiser les équipes.
Cette année, le thème de réflexion choisi est : « L’avenir… Quel sens ? ». Cette question est liée aux nombreuses remarques que nous font les femmes à leur arrivée : « Je ne sers plus à rien », « ma vie n’a plus de sens », etc. Pendant ces trois jours, nous essaierons de répondre à cet abattement.

La mission de Renaissance est-elle encore la même aujourd’hui qu’à sa création ?

Depuis 1954, date de création du mouvement, les femmes ont changé : elles travaillent et sont devenues plus indépendantes et plus fortes. Aujourd’hui c’est pourtant un défi davantage lié à la déchristianisation de la société qui se présente à nous. Les femmes comme l’ensemble de la société sont moins pratiquantes. Elles ne s’adressent donc pas à un prêtre pour être soutenues ou parler de leur problème car l’Église ne fait pas partie de leur vie.
Si nous accueillons donc moins de femmes, celles qui viennent vers nous ont une foi très profonde. Elles ne sollicitent pas notre mouvement par hasard. Nous devons davantage tenir compte de cette spécificité car ces femmes sont d’autant plus en souffrance et désorientées que le sacrement du mariage a un véritable sens pour elles. Le mouvement est appelé à avoir une approche encore plus spirituelle.

En 1953, Marie-Aimée Benistant perd sa fille de huit mois. Le lendemain des funérailles, son mari la quitte la laissant seule avec son fils. Un an plus tard, avec le soutien du P. Henri Buisson, elle créée le premier mouvement chrétien des femmes séparées et divorcées. En 1969, Mgr Brunon est nommé responsable de la pastorale des femmes séparées et divorcées non remariées. C’est en 1979 que le mouvement prend le nom de Renaissance.
L’association est composée de neuf équipes régionales et d’une trentaine d’équipes locales, animées par une responsable locale aidée d’un aumônier. Renaissance est rattaché au Conseil pour les mouvements et associations de fidèles.

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