Frère Nicolas Capelle : « Je sens une belle vitalité pour la vie religieuse »

L’unité de la vie religieuse m’a frappée ! Au-delà de la diversité des instituts, nous répondons au même appel de Jésus Christ. Sans qu’on se le dise, l’élection du conseil d’administration a exprimé quelque chose de la vie religieuse. Le bureau est composé d’un frère (président), car la vie religieuse est différente de l’état sacerdotal ; de deux sœurs (vice-présidentes), les religieuses sont étonnantes notamment dans leur nombre ; le quatrième membre élu trésorier est de la communauté du Chemin neuf, voici des formes nouvelles que la vie religieuse intègre.
 

Je sens une belle vitalité pour la vie religieuse dans l’Église en France. Je reste impressionné par la présence de tous les instituts sur le terrain, dans des domaines essentiels aux carrefours de la société, comme la formation, l’enseignement, la santé. Cette présence d’Église est au plus proche de la pauvreté. Elle dit l’Évangile au quotidien. Par ailleurs, les Supérieur(e)s Majeur(e)s ont tous une expérience internationale : la mondialisation est leur environnement naturel ! Là, l’Église a un potentiel à développer, en particulier dans l’image de la vie religieuse auprès des jeunes.
 

Je me suis souvent retrouvé à des moments cruciaux de la vie de l’Église et de la société. Élevé chez les frères, j’ai perçu assez vite un appel à une vie de prière, donnée auprès des jeunes. Après mes études, j’ai enseigné en région parisienne, dans les années 70. Dans un quartier de Garges-lès-Gonesse, j’ai rencontré une bande de gosses qui n’allaient pas à l’école. À leur demande, j’en ai créé une avec quelques frères. J’avais 32 ans. Ca a été fondateur ! À partir de 1983, je me suis occupé de la formation pédagogique et des laïcs souhaitant s’engager dans la spiritualité de St Jean-Baptiste de La Salle. Puis, je me suis rendu à Rome et sur les cinq continents pour la coordination internationale du réseau éducatif. Depuis 2005, je suis Provincial de France des Frères des Écoles Chrétiennes, en charge de la vie religieuse des soixante-cinq communautés de France, Réunion, Suisse, Grèce et Djibouti, et également des cent cinquante établissements scolaires sous tutelle lasallienne. J’ai la chance de travailler en confiance avec des collaborateurs, frères et laïcs, très efficaces !
 

Nos priorités sont : l’approfondissement théologique du socle religieux commun, la place des jeunes sœurs et frères, les échanges dans les provinces ecclésiastiques, les liens avec les laïcs qui partagent nos réalités professionnelles et/ou spirituelles et missionnaires, une parole commune dans les débats de société et dans l’Église. Ces chantiers se mettent en place, nous sommes dans un nouvel Avent. Pendant environ trente ans, la vie religieuse a été assez muette sur elle-même. Le moment est venu de marquer sa présence, d’avoir une voix.