Les Conférences épiscopales du Portugal, d’Espagne, de France, d’Angleterre, de Belgique, d’Allemagne, de Suisse, de Bosnie et Herzégovine, de Slovénie, de Pologne, d’Italie, de Malte, de Scandinavie, d’Autriche et de Turquie avaient envoyé des délégués à la réunion du Conseil des Conférences Episcopales d’Europe (CCEE) dont le vice-président est le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux.

Le cardinal Tauran a évoqué la « Lettre des 138 » (octobre 2007), étape importante du dialogue interreligieux. Pour y répondre, un Forum catholique-musulman a tenu sa première réunion, en novembre 2008 à Rome. Depuis, le dicastère présidé par le cardinal Tauran a travaillé sur les orientations pastorales, dont la publication est prévue en septembre.

Chaque délégué a pu présenter la situation du dialogue dans son pays. La présence musulmane en Europe ne peut plus être rattachée uniquement à la question du phénomène migratoire car dans la plupart des pays européens, les musulmans appartiennent à la deuxième, troisième, quatrième voire cinquième génération. Il s’agit donc de personnes nées et éduquées en Europe. Les mariages mixtes, l’éducation et l’intégration dans les écoles et dans les mouvements de la jeunesse catholique des jeunes musulmans, ainsi que les tensions suscitées par la construction de mosquées et de minarets, dans certaines villes européennes, sont les défis posés par le dialogue interreligieux. Sur certains thèmes, comme la bioéthique ou la présence de la religion dans l’espace public, ce dialogue a abouti à des positions communes.
 

« Il y a 30 ans encore, pour les Eglises, la présence des musulmans en Europe était du domaine des aides aux immigrés. Aujourd’hui, on constate que les musulmans sont partie intégrante des sociétés européennes et cette présence nécessite une nouvelle réflexion qui soit à la fois pastorale, sociale, caritative et religieuse » a souligné le père blanc Hans Vöcking, expert de l’Islam pour le CCEE, pour qui l’Eglise est appelée à repenser son approche.