Mgr Dagens reçu sous la coupole de l’Académie française
Être admis parmi vous est une épreuve de vérité. J’en ai, en ce moment même, une très vive conscience. Ce qui me rassure, avec votre compréhension, c’est la mémoire de mes parents. Ils n’avaient que le certificat d’études, mais j’ai appris d’eux l’essentiel. D’abord l’amour de la langue française : mon père appréciait beaucoup Anatole France et ma mère soignait les lettres qu’elle adressait aux membres de notre famille et à nos amis. Mais, à travers eux, j’ai surtout compris, j’ai vu où se trouvent les vraies valeurs de la vie : le refus du mensonge, des compromissions et du mépris, le goût intransigeant du respect, de la droiture et de la justice. C’est à eux que je dédie ce moment qui me dépasse, d’autant plus que je suis ici revêtu de cette soutane qui vient de Rome et que je porte là-bas lorsque je rencontre le pape et ses collaborateurs.
Permettez-moi de vous confier aussi que j’éprouve à votre égard une gratitude profonde. Pour une raison simple : il y a un peu plus d’un an, quand vous m’avez élu au premier fauteuil de votre compagnie, j’ai eu aussitôt l’intime conviction que cette élection devait être pour moi comme un appel, dont je ne vous assurerais pas qu’il vînt de Dieu, mais dont je suis presque certain qu’il était passé par des relais humains que vous avez connus. Tout particulièrement par ce prêtre, ce religieux vêtu de blanc, cet homme rayonnant de bienveillance, qu’était le Père Ambroise-Marie CARRÉ, devenu l’ami et le confident de plusieurs d’entre vous.
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