Discours de Mgr Antoine Hérouard lors de la célébration inter-religieuse de prière pour les victimes du vol Yemenia Airways

Nous voici rassemblés dans l’émotion et la tristesse, pensant à toutes les victimes du dramatique accident d’avion survenu au large des Comores.

Un mois après l’accident du vol Rio-Paris, cette nouvelle tragédie endeuille tant de familles qui n’auront plus à leur coté un époux, des parents, des enfants. Nous avons à les porter dans notre cœur pour que le souvenir de l’être aimé ne soit pas que la blessure de l’absence mais aussi le secret d’une présence autre.

Pour les croyants, notre prière peut monter vers le Dieu tout-puissant et miséricordieux en lui demandant d’accueillir dans sa Paix et sa lumière ceux qui nous ont si brusquement quittés alors que beaucoup partaient pour un temps de vacances ou de retrouvailles familiales.

Le Pape Benoît XVI nous a communiqué le message suivant : « Informé de la catastrophe aérienne de l’avion de la Yéménia Airways qui reliait Saana (Yémen) à Moroni (Comores), le Saint-Père exprime ses condoléances sincères aux familles endeuillées. Il recommande les défunts à la miséricorde divine et prie Dieu pour toutes les personnes durement éprouvées par cette tragédie ».

Pour les chrétiens, au-delà de l’incompréhension devant un tel événement et de l’indispensable recherche des causes et des responsabilités d’un tel accident, nous avons à partager ce qui est au cœur de notre espérance.

« Dieu n’a pas fait la mort. Il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. Il a créé toutes choses pour qu’elles subsistent(…). La puissance de la mort ne règne pas sur la terre car la justice est immortelle(…). Dieu a créé l’homme pour une existence impérissable, il a fait de lui une image de ce qu’il est en lui-même. La vie des justes est dans la main de Dieu, aucun tourment n’a de pouvoir sur eux » (Sa 1, 13-15 ; 2,23 ; 3,1). Ainsi s’exprime l’auteur du livre de la Sagesse, au 1er siècle avant le Christ.

Et Saint Paul ajoutera : « Frères, aucun d’entre nous ne vit pour soi-même, et aucun ne meurt pour soi-même : si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur. Car, si le Christ a connu la mort, puis la vie, c’est pour devenir le Seigneur et des morts et des vivants » (Rm 14,7-9).
 

Qu’au cœur de notre souffrance et de notre peine, l’espérance que Dieu nous donne reste vive en nos cœurs. C’est le signe même de la fidélité à ceux que nous pleurons aujourd’hui.

Père, très bon,
nous remettons entre tes mains l’âme de nos frères
Dans l’espérance que tous ceux qui reposent dans la paix
ressusciteront pour être toujours avec le Christ.

Dieu de tendresse
Accueille notre prière pour ceux qui nous ont quittés.
Et à nous qui restons ici-bas,
donne-nous de trouver courage et réconfort
dans nos paroles d’amitié et de foi,
jusqu’au jour où tu nous réuniras avec nos frères auprès de toi.

Amen.
 

Mgr Antoine Hérouard,
Secrétaire général de la conférence des évêques de France
A la grande Mosquée de Paris
le 2 Juillet 2009

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