Sultanah Maria Ghattas naît à Jérusalem en 1843, dans une famille chrétienne de dix-neuf enfants. En 1862, elle entre dans la congrégation des Religieuses de Saint Joseph de l’Apparition. Elle s’attache notamment à promouvoir la prière du Rosaire. La Vierge lui apparaît à plusieurs reprises et lui demande que soit fondée la Congrégation du Saint Rosaire. Dispensée de son vœu d’obéissance, elle rejoint cette nouvelle congrégation en 1883. Elle meurt en 1927 après avoir sillonné la Terre Sainte pour ouvrir école, atelier, orphelinat…

Le 15 octobre 1994, le pape Jean Paul II a reconnu « l’héroïcité des vertus » de Mère Marie-Alphonsine, et il l’a proclamée « Vénérable » l’année suivante. Depuis Rome, le pape Benoît XVI a salué « cette belle figure de femme »: « Le mérite lui revient d’avoir fondé une congrégation formée seulement de femmes du lieu dans le but d’un enseignement religieux, pour vaincre l’analphabétisme et élever la condition des femmes de cette époque sur la terre où Jésus lui-même en a exalté la dignité… » Sa beatification, a-t-il ajouté est « d’un réconfort particulier pour la communauté catholique en Terre Sainte et une invitation à toujours se confier, avec une ferme espérance, à la divine providence et à la protection maternelle de Marie ».
 

Dans son homélie, S.B. Fouad Twal, Patriarche latin de Jérusalem, a souligné un « tournant dans l’histoire de notre pays ». Il espère « que cette Terre Sainte demeurera, comme au début de l’Eglise, une pépinière de saints et d’intercesseurs ». Cette béatification, a-t-il déclaré, « revivifie nos esprits, réjouit nos cœurs, insuffle un esprit nouveau, renouvelle notre Eglise et nous invite à l’heureuse espérance que nous pouvons, nous aussi, être saints comme elle ».