« Tout ne s’arrête pas à Copenhague ! »

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Véronique Badets, journaliste en charge des questions de développement durable à la rédaction du magazine Pèlerin, revient sur l’Appel des chrétiens pour le sommet de Copenhague. Il a été remis à Brice Lalonde le 23 novembre dernier. La mobilisation continue.
 

Pourquoi avoir lancé l’Appel des chrétiens pour Copenhague ?

L’idée était de rendre visible l’intérêt des chrétiens pour la question environnementale. Un intérêt qui est mal connu. Or plusieurs mouvements et associations s’intéressent à ces questions-là. En tant que membres de la société civile, les chrétiens peuvent exercer une pression sous les gouvernements européens et français afin qu’ils mettent toutes leurs forces dans la bataille pour un accord ambitieux à Copenhague.
 

En quoi consistait l’Appel ?

Lancé dans notre numéro du 1er octobre, cet appel-pétition exprime une position par rapport au réchauffement climatique. Il fait donc une analyse économique : la situation actuelle résulte d’une inégalité inadmissible entre pays riches et pauvres. Les pays riches ont pollué pendant des décennies. Les pays pauvres vont faire les frais du réchauffement climatique dont ils sont les premières victimes. Les pays industrialisés ont une responsabilité morale à mettre la poche pour compenser les effets négatifs du réchauffement climatique dans les pays en voie de développement. Il appelle aussi à la responsabilité individuelle des chrétiens. Les signataires de cet appel s’engagent à soutenir les initiatives locales, ecclésiales, associatives, nationales qui vont dans le sens d’une limitation du réchauffement climatique. Dans leur vie personnelle, ils s’engagent à poser des gestes concrets. Il s’agit d’être signe par sa vie quotidienne d’une participation à ce combat.
 

Comment les chrétiens se sont-ils mobilisés ?

Collectivement, 20 mouvements et associations d’Eglise ont signé l’appel. La pétition a par ailleurs recueilli 4500 signatures individuelles. Or au même moment, Greenpeace a lancé son « Ultimatum climatique ». Celui-ci a été relayé par des mouvements catholiques comme les Scouts et le Secours catholique. Il y a sans doute eu un brouillage. Le 23 novembre, nous avons rencontré Brice Lalonde pour lui remettre ces signatures. Il nous a dit qu’il était pleinement d’accord avec nous concernant la responsabilité première des pays industrialisés dans le réchauffement climatique, et la nécessité d’un engagement très fort de leur part.
 

A quoi devons-nous être attentifs aujourd’hui ?

Il est possible qu’il n’y ait pas d’accord à Copenhague. Les mouvements comme le Secours catholique et le CCFD-Terre Solidaire nous ont dit que la responsabilité des chrétiens serait alors de continuer à faire pression en vue des rendez-vous importants que sont Bonn, en juin 2010, et Mexico, à l’automne 2010. Tout ne s’arrête pas à Copenhague ! A partir du moment où comme chrétien, on s’est engagé à travers un appel comme celui que nous avons lancé, il s’agit de cultiver par la suite une double vigilance: vis-à vis des décideurs politiques. Et bien sûr, vis-à-vis de son mode de vie.
 
Des gestes simples contre le réchauffement climatique

« Il y a beaucoup de domaines dans lesquels chacun peut faire quelque chose : les transports, l’isolation des bâtiments mais aussi l’alimentation. C’est le poste le plus générateur de gaz à effet de serre, poursuit Véronique Badets. Pèlerin a relayé chaque semaine une initiative de chrétiens en faveur de la planète et en particulier dans le domaine de la lutte contre le réchauffement climatique. Je pense à l’exemple d’un pasteur en Alsace : les repas paroissiaux annuels sont aujourd’hui bio et font appel à des producteurs locaux. Les paroissiens se sont rendus compte qu’on pouvait bien manger en consommant bio. L’agriculture biologique est bien moins génératrice de gaz à effet de serre que l’agriculture intensive du fait d’une gestion particulière des sols et du non recours à des engrais produits à base de pétrole. »
 

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