« 15 ans, sans papiers, sans parents »

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Diffusé dimanche 17 janvier à 10h30 par le « Jour du Seigneur » sur France 2, pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié 2010, ce documentaire donne la parole à des Mineurs Etrangers Isolés. Une invitation à prendre conscience de cette réalité dans notre société et à agir pour plus de justice.
Un Malien raconte qu’il a passé 2 semaines en mer avec 37 personnes à bord. Le voyage des Afghans aura duré entre 2 mois et 4 ans, à travers l’Iran, la Turquie et l’Italie… « Ces jeunes sont des survivants ! » souligne Eric Pailler, rédacteur en chef et coordinateur éditorial au « Jour du Seigneur ». Plutôt que de montrer l’action de chrétiens, le réalisateur de « 15 ans, sans papiers, sans parents » a choisi de donner la parole aux mineurs. Agés de 12 à 18 ans, originaires d’Afrique ou d’Asie, ils ont souvent risqué leur vie pour arriver jusqu’à Paris.

Le journaliste, qui a dû flouter tous les visages, explique : « Ces mineurs sont en danger ». L’anonymat était la condition d’une parole libre, d’autant plus que la présence d’une caméra fausse toujours un peu la donne. « On a compliqué les choses le moins possible » insiste-t-il. On suit donc les enfants dans les associations qui les accompagnent (France Terre d’Asile, Enfant du Monde Droits de l’Homme), à la Fondation d’Auteuil qui en accueille certains (en Haute-Garonne notamment), mais aussi jusque devant le juge pour enfants chargé de statuer sur leur âge.

Des destins tragiques mais une soif d’apprendre et de s’intégrer

« En France, c’est la première fois que ces jeunes sont pris en charge » ajoute Eric Pailler. Apprendre le français, se former et obtenir une promesse d’embauche sont les étapes à franchir en peu de temps pour pouvoir rester sur le territoire. Il témoigne de leur soif d’apprendre et le désir de se (re)construire : « Ils sont très motivés, respectueux, polis. Et ils y arrivent ». Placés à la Fondation d’Auteuil, les Mineurs Etrangers Isolés « changent les repères » des jeunes en rupture familiale et sociale qu’ils côtoient.

« Ni film militant ni film à thèse », le 26 minutes montre que « le dispositif, quand il fonctionne, peut déboucher sur des histoires qui se terminent bien ». S’il se défend de vouloir transmettre un message aux chrétiens, Eric Pailler avoue avoir été bouleversé par les tranches de vie recueillies. « Agissons pour que notre société soit plus juste et corresponde à nos valeurs » conclut-il.

 

Eric Pailler a déjà abordé la question des migrants. Il est l’auteur d’un documentaire sur l’occupation des églises St-Bernard et St-Ambroise à Paris : « Des sans-papiers dans l’église » (2006).
 

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