Des chrétiens contre la peine de mort

Près de 2000 personnes sont attendues à Genève pour le 4e congrès mondial contre la peine de mort (24-26 février 2010). Plusieurs associations chrétiennes, dont l’ACAT- France, participeront à ces trois jours de réflexion pour promouvoir le mouvement abolitionniste.
Après Strasbourg, Montréal et Paris, les partisans de l’abolition de la peine de mort se réunissent à Genève du 24 au 26 février 2010. Le choix de la cité helvète n’est pas anodin. Pour ce nouveau rendez-vous, les organisateurs souhaitent « mobiliser la communauté diplomatique internationale, notamment les participants à la session du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU. » Le congrès mondial contre la peine de mort est un événement récent -il a vu le jour en 2001. A sa tête, l’association française Ensemble contre la peine de mort (ECPM), en partenariat avec la Coalition mondiale contre la peine de mort. « Auparavant beaucoup d’associations travaillaient sur la thématique de la peine de mort sans être en lien. Elles n’offraient pas de vision commune sur le sujet, explique Raphaël Chenuil-Hazan, directeur de l’association Ensemble contre la peine de mort. La mise en place d’un congrès a permis la mutualisation des expériences, des outils et des méthodes de chaque acteur, et la définition d’orientations communes. »
 

Présence de personnalités politiques

L’action de ce congrès triennal se veut avant tout politique. Il s’agit de fédérer les forces abolitionnistes et de renforcer la dimension internationale de la lutte contre la peine de mort. Les précédentes rencontres avaient mis l’accent sur l’accompagnement du mouvement abolitionniste aux Etats-Unis, puis l’attention à porter sur la Chine et au Proche-Orient.  » Cette année, nous souhaitons que des liens se développent entre la société civile, les organisations intergouvernementales (ONU, Ligue arabe, Conseil de l’Europe, etc.), et les États rétentionnistes pour les inciter à abolir la peine de mort », espère Raphaël Chenuil-Hazan. A noter, la présence pendant ces trois jours de personnalités politiques comme José Luis Rodriguez Zapatero, Premier ministre espagnol, Navanethem Pillay, Haut Commissaire aux Droits de l’Homme de l’ONU, Abdou Diouf, Secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie, Bill Richardson, Gouverneur de l’État du Nouveau-Mexique.
 

La peine de mort, une torture physique et psychologique

Plusieurs mouvements chrétiens sont associés à l’événement : Pax Christi, l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT-France) et la FIACAT, la fédération internationale dont l’ACAT fait partie. Membre de la coalition mondiale contre la peine de mort, l’ACAT sera présente au cours des trois jours de débat qui comprendront une dizaine de tables rondes et d’ateliers. Elle organisera d’ailleurs un débat autour de : « Afrique subsaharienne : comment passer du moratoire à l’abolition en droit ? ». « L’abolition de la peine de mort fait partie de notre mandat depuis 1982. Elle est en soi une forme de torture, souligne Céline Marcel, directrice des programmes de l’association. Elle reste une violation des Droits de l’Homme. Les conditions de détention, l’attente avant l’exécution, les conditions d’exécution sont une torture physique et psychologique. On veut que cela soit reconnu comme tel. »

En 2008, cinq pays ont concentré 90 % des exécutions : Arabie saoudite (102 personnes exécutées), Chine (entre 1 700 et 6 000), États-Unis (37), Iran (346), Pakistan (36). Aujourd’hui, 151 pays ont aboli la peine de mort, 58 la conservent encore dans leur arsenal juridique et 25 nations la pratiquent encore.
 

Des instances contre la peine capitale
Depuis sa création en 2000, Ensemble Contre la Peine de Mort agit pour lutter contre la peine capitale partout dans le monde. La Coalition mondiale contre la peine de mort est née à Rome le 13 mai 2002. Elle est composée de villes, collectivités locales syndicats et ONG, etc. Elle est administrée par ECPM qui assure son secrétariat exécutif.

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