Les Eglises d’une seule voix sur le défi des migrations

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2010 est « l’Année européenne des Eglises pour les migrations ». A l’occasion du colloque sur les Eglises et le défi des migrations, qui se tenait le 11 mars à l’Institut catholique de Paris, les co-présidents du CECEF ont donné, avec les présidents de trois associations chrétiennes, une conférence de presse.

Le pasteur Claude Baty, président de la Fédération protestante de France (FPF) et actuel président en exercice du Conseil d’Eglises chrétiennes en France (CECEF), s’est exprimé au nom des responsables des Eglises chrétiennes.

Le CECEF souhaitait en effet, au cours de cette conférence de presse, faire part de son inquiétude sur la question des migrations. Il a également manifesté son soutien à toutes les associations chrétiennes impliquées auprès des migrants.

De son côté, Mgr Gabriel, membre de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France et représentant Mgr Emmanuel, co-président du CECEF, a posé le problème en termes très clairs : « Sommes-nous vraiment propriétaires de nos richesses, alors que tant de femmes et d’hommes frappent à notre porte ? Il s’agit là d’une question évangélique qui nous concerne tous. C’est pourquoi les responsables des Eglises chrétiennes invitent les fidèles à y réfléchir ». Il a également souligné que les chrétiens sont très attendus sur ce sujet. Leurs pasteurs étant très sollicités par les migrants, ils connaissent bien leur situation. Même s’ils essayent d’aider eux-mêmes les migrants, leur rôle est surtout d’inciter les responsables politiques comme les chrétiens à s’impliquer.

Sont également intervenus Anne-Cécile Antoni, présidente de l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la torture), Patrick Peugeot, président de la Cimade et François Soulage, président du Secours catholique-Caritas France. Tous trois ont fait part aux journalistes présents de leurs inquiétudes quant à l’avant-projet de loi sur la transposition des directives européennes relatives aux migrations. Quatre points figurant pour le moment dans cet avant-projet de loi ont été en particulier évoqués : l’extension de la zone d’attente, le délit de solidarité, l’augmentation de la durée de rétention et l’interdiction de retours. Ils ont souligné les graves problèmes qui résulteraient de tels durcissements pour les migrants, ainsi que l’incidence du délit de solidarité : celui-ci entrave et complique déjà à l’heure actuelle les actions des bénévoles et salariés d’associations actives sur le terrain.

Tout en appelant les journalistes à s’intéresser, dans leurs investigations, aux filières et aux trafiquants, le cardinal Vingt-Trois, comme co-président du CECEF, a insisté sur le nécessaire respect de l’homme : « Quelqu’un qui est dans l’illégalité n’est pas sans droit. Quoiqu’il ait éventuellement fait, tout homme a des droits humains, droit à sa dignité… Dans une société civilisée, le droit est fait pour protéger les personnes. Un sans-papier doit bénéficier, comme tout le monde, de la loi ». « Nous sommes dans un pays démocratique, c’est pourquoi ces questions importantes doivent pouvoir être posées » a-t-il ajouté.

« Le défi des migrations », un message du Conseil d’Eglises chrétiennes en France à l’occasion du premier dimanche de Carême

L’Europe est une destination privilégiée et la France l’un des principaux pays « choisis » par les migrants.
Les chrétiens ne se désintéressent pas de la question des migrations et 2010 a été déclarée « Année européenne des Églises pour les migrations ».
Comme responsables d’Églises chrétiennes en France, nous voudrions encourager les fidèles de nos communautés à persévérer dans leur solidarité envers les migrants.

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