Les évêques ouvrent un département « Environnement et modes de vie »

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Au sein du Service National Famille et Société (SNFS), le nouveau département « Environnement et modes de vie » a pour responsable Jean-Hugues Bartet. Ingénieur forestier à la retraite, père et grand-père, il est aussi diacre permanent depuis 23 ans.

Débutée à Lausanne (Suisse), la carrière de Jean-Hugues Bartet l’a mené à Chambéry, Fontainebleau et Digne, avant de le conduire au Ministère de l’agriculture, à Paris, puis à Bordeaux et Nancy.
 

Comment est né le département « Environnement et modes de vie » au sein du Service National Famille et Société ?

Dans les années 90, j’ai rencontré Jean-Pierre Ribot le directeur de l’environnement au Conseil de l’Europe. Depuis des années, il travaillait les questions d’environnement du point de vue chrétien. Il a été pionnier en suscitant des rencontres sur « foi et environnement », dans un contexte mondial où les papes ont réfléchi et se sont exprimé sur l’environnement à peu près au rythme de la prise de conscience de la société civile. En 1972, la déclaration de Paul VI avait ouvert la première conférence mondiale sur l’environnement à Stockholm. Curieusement, le message ne s’est pas vraiment propagé dans l’Eglise de base, notamment en France. J’ai donc commencé à travailler avec lui. En 2001, j’ai rejoint l’Antenne « Environnement et modes de vie », issue d’un groupe de travail de Pax Christi. L’Antenne avait la double mission de sensibiliser les chrétiens d’une part, en particulier via le livre « Planète vie, planète mort : l’heure des choix » (2005), les campagnes « Noël autrement », le Réseau oecuménique « Paix, environnement et modes de vie » et les évêques, d’autre part. La brochure « Le respect de la Création » (2000) puis le document « La Création au risque de l’environnement » (2008) ont été publiés par la Conférence des évêques. La création de ce département au service des diocèses est une étape que l’Antenne souhaitait depuis longtemps.
 

Quelle sera votre mission ?

Depuis environ deux ans, des groupes sont nés, les publications ont explosé. Faire le lien entre foi et environnement apparaît moins difficile. Entre les initiatives qui apparaissent, il sera bon d’apporter une coordination. D’autre part, nous allons être confrontés à des personnes qui nous demanderont quoi faire et comment agir. Nous souhaitons réfléchir à ce que nous pourrions proposer aux diocèses ou aux paroisses comme kit pédagogique, comme outils de réflexion, comme pistes d’action spécifiques. En Lorraine, par exemple, les chauves-souris protégées vivent dans les clochers. Si on répare un clocher sans en tenir compte, on supprime les chauves-souris. Autres pistes : les bilans énergiques, le souci du co-voiturage dans l’organisation d’événements. Par ailleurs, une étude menée par le WWF a mis en avant que la vie chrétienne dans son modèle monastique est profondément porteuse de la notion de développement durable. Elle me semble avoir quelque chose avec le chemin du Royaume de Dieu, à travers la notion d’équilibre avec la Création et entre les hommes.
 

Et du côté de la réflexion ?

Ces dernières décennies, l’Eglise avait un peu laissé en friche la théologie de la Création. C’est en train de repartir. Je ne suis pas théologien mais le champ d’une théologie de la Création, éclairée par les questions écologiques actuelles, me paraissait encore peu occupé. Je m’y suis glissé en amateur. Je suis émerveillé de voir à quel point cela renouvelle ma foi. Cela peut éclairer de façon très positive le dialogue chrétien avec la société actuelle. Il y a aussi à stimuler une réflexion théologique et à la nourrir en vivant des célébrations plus tournées vers le Créateur- en mettant en valeur la prière eucharistique numéro 4, par exemple. Pax Christi a une certaine expérience en la matière. Les églises chrétiennes recommandent d’ailleurs de vivre des célébrations autour du Créateur et de la Création, entre le 1er septembre et le 4 octobre, jour de la Saint François d’Assise, patron des écologistes.
 

Un colloque « biodiversité et foi chrétienne » le 5 juin 2010

« 2010 est l’année de la biodiversité. La diversité des formes de vie a quelque chose à nous dire de la générosité du Créateur et de son désir de voir la vie prospérer jusqu’à cette Alliance passée avec l’homme » souligne Jean-Hugues Bartet. La journée est proposée aux chrétiens sensibilisés aux questions environnementales et qui ont le désir d’être relais. Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes, responsable du groupe de travail des évêques « Environnement et Ecologie » et accompagnateur de ce nouveau département fera l’introduction du colloque. Au programme : le biologiste et directeur de recherche au CNRS Jacques Blondel, le penseur chrétien Jean Bastaire, auteur de plusieurs livres sur le thème de l’environnement, et Elena Lasida, Maître de conférences à la Faculté de Sciences Sociales et Economiques à la Catho de Paris, sur l’aspect économique, en lien avec Justice et Paix. Le choix d’organiser ce colloque à la maison de la Conférence des évêques à Paris est le signe que l’environnement fait désormais partie des sujets travaillés. Au cours de la journée auront lieu des ateliers, dont la découverte de la biodiversité… dans le jardin !

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