ACO, 60 années à résister et espérer

Passerelle entre l’Eglise et le monde du travail, l’Action Catholique Ouvrière (ACO) tiendra sa vingtième rencontre nationale à Poitiers les 22, 23 et 24 mai 2010, l’année de ses 60 ans. Une fête d’anniversaire tournée vers les défis de l’avenir.
L’une des résolutions qui sera élaborée par l’ACO pour les années 2910-2014 s’intitule « En peuple, résister et espérer ». « Par l’expression « En Peuple « , explique Benoît Noblet, responsable des publications du Mouvement, nous voulons prendre acte de la diversité et de l’éclatement du monde ouvrier aujourd’hui. L’ACO accueille désormais des travailleurs hors production (cadres de collectivités, employés de Services à la personne), des retraités et des chômeurs. Mais nos fondamentaux demeurent : la nécessité, dans une société qui nous individualise, de se rattacher à des collectifs, de créer du lien social, d’agir ensemble en comprenant le monde et nos interdépendances. Le verbe « Résister » est une manière de traduire tout ce dont les plus faibles et les plus démunis font actuellement les frais, les conquêtes sociales grignotées par tous les bouts », Michèle Béarez, secrétaire générale, ajoute : « C’est ce qui fait notre originalité. Nous dénonçons tout ce qui s’attaque à la dignité (cf la déclaration d’octobre 2009 sur la souffrance au travail) mais sans agir directement. Nous offrons un lieu où libérer la parole, dialoguer, recueillir ce que des luttes ont permis, faire émerger ce en quoi chacun croit ».
Certes l’âge d’or des militants est passé et un grand nombre de personnes y entrent pour cheminer vers un engagement (syndical, politique ou associatif) ; certes la formule de 1950 « Représenter l’Eglise dans la classe ouvrière et la classe ouvrière dans l’Eglise » a vieilli, mais il s’agit toujours d’accueillir la vie avec un regard nouveau, inspiré par l’Evangile, en étant « solidaire d’une Eglise que la classe ouvrière  veut solidaire de la vie des hommes dans leurs réalités locales ». Cela se fait, bien sûr, dans les 1500 équipes de révision de vie, mais aussi à travers des groupes de partage élargis, avec des candidats aux élections, avec des ouvriers licenciés, etc.
Michèle Béarez rappelle que « si on a pu reprocher à l’ACO de faire Eglise à part, aujourd’hui les liens avec les autres mouvements et services ainsi qu’avec les paroisses sont nombreux. Ainsi en Gironde, une enquête a identifié que la moitié de ses membres sont investis dans un service pour l’Eglise, entre autre le catéchuménat, eux-mêmes étant accompagnateurs au sein de leurs équipes ».
 

Encore 12.000 membres !

« Vivre une vraie fraternité dans un groupe qui a le bonheur de vivre et de croire, découvrir qu’on peut changer des choses dans sa vie, mettre des mots sur sa foi ; ce n’est pas une démarche banale », insiste Benoît Noblet. C’est ce qui explique la fidélité des adhérents qui y restent leur vie durant. C’est aussi pour cela que le mouvement est bien présent numériquement avec ses 12.000 membres. Il ajoute avec humour « On pourrait dire : à 60 ans, l’ACO pourrait prendre sa retraite mais elle est loin d’être mourante. Au contraire, comme dans d’autres mouvements « cousins « , elle garde toute sa pertinence en permettant à des gens de trouver un sens à leur vie, de se construire, de tenir dans un monde difficile ».
La deuxième résolution du congrès « Faire du neuf en ACO » invitera à ne pas se satisfaire de ces acquis. En « mettant davantage de jeunes en responsabilité », en innovant dans des supports (balade-recollection en plein air plutôt qu’en salle), en tentant également de « nouvelles approches pour rentrer dans la parole de Dieu » tel que le conte biblique qui sera présenté dans l’espace de prière…
 

Un congrès pour « faire du neuf »

Les 22, 23 et 24 mai, 800 responsables de l’ACO se retrouveront au palais des congrès de Poitiers, ville symbole de modernité via son Futuroscope. Le rassemblement aura pour thème retenu : « Résiste, espère, ensemble choisissons la vie ». Sont attendus les délégués des pays européens adhérents au MMTC (Mouvement mondial des travailleurs chrétiens) et Mgr Albert Rouet, archevêque de Poitiers, qui présidera la messe du dimanche de Pentecôte. Deux orientations seront élaborées pour les 4 années à venir. Au programme également : spectacle, bal folk.

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