Logement des jeunes, quand l’Eglise se montre audacieuse

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Le 19 mai 2010 s’est tenue, à la maison de la Conférence des évêques de France, une première rencontre nationale des acteurs du logement étudiants et jeunes professionnels en Eglise.
Une centaine de personnes, une cinquantaine de diocèses ou d’instituts religieux représentés. Démonstration est faite de l’affirmation de Sr Nathalie Becquart, Xavière, directrice adjointe du Service national pour l’évangélisation des jeunes, en charge de la pastorale étudiante, selon laquelle : « Face à la problématique du logement, l’Eglise agit déjà et peut jouer un rôle. Un grand nombre de propositions existent, à la fois parce que c’est une longue tradition, mais aussi parce que surgissent de nouvelles initiatives ».

Cette première journée, destinée à partager bonnes pratiques, questionnements et pistes pour l’avenir, avait pour titre « Le logement des jeunes adultes, un enjeu pastoral et citoyen ». Un enjeu citoyen, tout d’abord, dans un contexte où, à cause de la précarité, de la hausse des prix et des exigences des bailleurs, « ce temps des possibles et des expérimentations se transforme de plus en plus en temps des galères et des incertitudes », a déclaré Fanélie Carrey-Conte, invitée au titre de déléguée à la vie associative, à l’Union nationale pour l’habitat des jeunes. Un chiffre ? En 1984, le taux d’effort financier du poste logement dans le budget global des moins de 25 ans était de 12, 3%. En 2006, il s’élevait à 22% !

L’enjeu, a insisté Sr Nathalie Becquart, est « de montrer comment, dans l’Eglise, on peut faire prendre conscience qu’il y a un vrai problème de logement, notamment pour les jeunes en difficulté, et que nous avons à nous mobiliser ». Tout en rappelant que « Ce n’est pas seulement du logement qui est proposé mais avant tout une expérience à vivre ». Offrir un toit, certes, mais également du vivre-ensemble, des échanges inter-générationnels, l’apprentissage d’une vie communautaire, une ouverture à la prière, des occasions de servir et surtout du temps et une écoute pour s’interroger sur son projet de vie.
 

Une porte d’entrée vers la vocation

Les ateliers de l’après-midi furent l’occasion d’illustrer toutes les manières dont paroisses, congrégations, communautés nouvelles et pastorales des jeunes concrétisent une mission illustrée par deux phrases d’Evangile : « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mt 25, 35) et « Maître, où demeures-tu ? … Venez et voyez » (Jn 1, 38-39). Avec toutes les questions que cela pose : comment une paroisse peut-elle solliciter des jeunes sans les « utiliser », comment « gérer l’autorité et la mixité», comment éviter qu’un foyer devienne « un cocon », comment proposer un accompagnement spirituel ? etc… « Aujourd’hui, il nous semble que le logement peut être une porte d’entrée, un élément clef d’une pastorale étudiante, de la pastorale des jeunes et de la pastorale vocationnelle », a conclu Sr Nathalie Becquart aux côtés du Père Eric Poinsot. Directeur du Service national pour l’évangélisation des jeunes et du Service national des vocations, celui-ci est le premier témoin de cheminements nés dans certains de ces lieux.
 

De l’hôtellerie et plus encore

A St Denis, le CISED (Centre d’initiatives et de services des étudiants de Paris 8) accueille essentiellement des étudiants étrangers. Fondé par la famille ignatienne, ce pavillon à l’atmosphère familiale se veut « un lieu de culture de paix » pour briser les solitudes et créer des liens interculturels et interreligieux. Il aide aussi à la relecture des thèses et aux démarches administratives. Le 28 mai prochain aura lieu une journée portes ouvertes, avec notamment une conférence à trois voix sur le thème : « L’humanité passe par l’autre ».

A Paris, dans le 8ème, les Assomptionnistes ouvriront le 1er juin une auberge de jeunesse chrétienne, « Adveniat ». 75 lits, une présence quotidienne d’accueil et des propositions spirituelles via une communauté d’animation, en lien avec des églises chrétiennes et des congrégations partenaires.

Dans le centre-ville de Besançon, l’Escale Jeunes (photo), souhaité par l’archevêque, Mgr André Lacrampe, héberge une communauté constituée d’étudiants et jeunes professionnels, de prêtres, de religieuses et d’un couple marié avec enfants. Ses salles sont au service de l’accueil de groupes chrétiens ou non. Chaque mardi soir, une eucharistie suivie d’un repas, est ouverte à tous.

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