Avec le service civique, l’Église se prépare à accueillir de nouveaux volontaires

service_civique

Une centaine d’acteurs ecclésiaux ont participé à une journée de réflexion à la maison de la Conférence des évêques de France, le 27 mai 2010. Un temps d’échanges et de sensibilisation autour du service civique, dispositif gouvernemental destiné à encourager l’engagement des jeunes dans la société.
Le 25 février 2010, les parlementaires français votaient la proposition de loi qui scellait la création du service civique, dispositif initié par le Haut commissariat à la jeunesse. Conçu pour répondre aux besoins d’engagement de la jeunesse, ce projet veut offrir, selon Inès Minin de l’Agence du service civique, « l’opportunité à des jeunes de donner de leur temps à la collectivité et aux autres, renforcer la cohésion nationale et la mixité sociale. » Dans la théorie, des garçons et filles entre 16 et 25 ans pourront accomplir une mission « d’intérêt général reconnue prioritaire pour la nation » en France ou à l’étranger. Neuf champs d’action ont été définis : culture et loisirs, développement international et action humanitaire, éducation pour tous, environnement, intervention d’urgence, mémoire et citoyenneté, santé, sports, solidarité.
 

75000 volontaires en 2014

Le projet est ambitieux, 10 000 jeunes sont espérés cette année, 75 000 d’ici 2014. Quelles structures accueilleront ces volontaires ? Les organismes publics (collectivités locales, un établissement public ou une administration de l’État), les fondations et les organisations non gouvernementales à but non lucratif, les associations. Les structures d’Église sont aussi concernées. C’est pour s’interroger sur les modalités d’application d’un tel dispositif qu’une centaine de membres et responsables de mouvements et associations d’Église, laïcs en responsabilité pastorale ont répondu à l’invitation de la plate-forme ecclésiale, le 27 mai. « Ce service civique constitue un enjeu pour la société et les jeunes, estime Sr Nathalie Becquart, directrice adjointe du Service national pour l’évangélisation des jeunes, scolaires et étudiants qui chapeaute la plate-forme. L’Église fait partie de la société et cherche à œuvrer pour le bien commun. Ce service civique rejoint les préoccupations des uns et des autres. »
 

Quelle application concrète ?

Plusieurs associations catholiques expérimentent déjà le volontariat civil (DCC, MRJC, Arche, etc.). Aurore a 21 ans. Après un parcours universitaire indécis, la jeune femme décide de prendre le temps pour « réfléchir à sa vie ». Touchée par le témoignage de Jean Vanier et d’un handicapé, elle décide de s’engager au sein de l’Arche. Son volontariat est d’abord surprenant et déstabilisant. « On découvre ses faiblesses, avoue-t-elle. Le volontariat implique d’accepter de perdre ses repères. Je n’ai pas perdu un an mais j’en ai gagné au moins quatre. »
La journée du 27 mai a été l’occasion d’un partage des expériences et des expertises, et d’une interpellation sur la pertinence du service civique. Si l’intérêt des participants pour le dispositif est perceptible, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur son application : « Quelle distinction entre un salarié, un stagiaire et un volontaire ? Quelle mission confiée à un volontaire ? Qu’attend l’Agence des tuteurs ? Des questions le plus souvent liées aux obligations des structures d’accueil. Celles-ci doivent garantir à chaque jeune une mission sur le terrain et en contact avec le public ; son accompagnement par un tuteur ; assurer au volontaire une formation civique et citoyenne en interne ou via une association spécialisée, etc. Des critères qui, pour les organisateurs de la rencontre, ne doivent pas être un frein à l’arrivée de volontaires. « Le service civique est une opportunité à saisir, il a une finalité différente que l’embauche d’un salarié, remarque Charles Le Gac de Lansalut, directeur de la Délégation catholique pour la coopération (DCC). Il s’agit de construire un projet avec un jeune. Ce dispositif est l’occasion de donner aux jeunes et de recevoir d’eux. La jeunesse est une richesse, il ne faut pas passer à côté. »
 


Brève des volontaires à l’Arche

Chaque semaine, un nouveau témoignage. Swantje, Aurore, Aymeric, Mirka, Justus, Marie-Philip et les autres vous parlent de leur expérience de volontaire au sein d’une communauté de L’Arche en France sur le site www.arche-volontaire.org

Sur le même thème