Je pense à Mère Teresa qui disait : « La plus grande des pauvretés, c’est de n’exister pour personne ». C’est aussi le sens que nous donnons à notre campagne de cette année. Pourquoi depuis six ans, dénoncer la solitude ? Parce que tout nous montre qu’elle est la base – et souvent la mère – des pauvretés. Nos bénévoles nous confirment que le choix de dénoncer la solitude implique que nous trouvons dans ce mot le large spectre de nos actions. Il suffit de regarder autour de nous : les anciens, bien sûr, mais aussi des mères en situation d’urgence, des jeunes en décrochage social, des enfants seuls à la maison, des malades, des handicapés, ceux qui sont privés de liberté, des milliers de nos concitoyens, faute de relation sociale, sombrent dans l’isolement. Nous voulons dire et redire que ces situations ne sont pas sans solution : une attention, un geste, un sourire, une aide spécifique suffisent parfois pour redonner courage et remettre debout. C’est le sens de notre mission. Elle justifie notre engagement chrétien.
 

La notion de solitude, pourtant dans un environnement que l’on décrit surmédiatisé, grandit individuellement. À la ville mais aussi à la campagne. Dans les quartiers aisés et dans les quartiers pauvres. C’est une notion « déstructurante » qui bouleverse bien des a priori aujourd’hui dépassés. Elle nous incite à revenir plus encore à nos origines : aller vers le pauvre d’aujourd’hui, être présent, choisir la « visite », et donner toute sa place à l’attachement spirituel qui fait partie de nos fondements. En partenariat avec le quotidien « La Croix » et les services de TNS-SOFRES, nous avons réalisé un sondage dont les résultats sont parus le 21 mai 2010.
 

C’est précisément parce que nous avons des remontées de terrain de nos bénévoles, que nous avons la conviction que nous ne pouvons pas oublier que dans notre devise républicaine la fraternité vient couronner la liberté et l’égalité. Ce joli mot de fraternité est un peu oublié. Lutter contre la solitude, c’est redonner tout son sens à la fraternité. Si, comme nous le souhaitons, le Président de la République décrétait
Grande Cause nationale la solitude en 2011, ne donnerions- nous pas, tous ensemble, un sourire à la République ? Et, dans ce cadre, ne remplirions-nous pas mieux encore notre mission ? C’est le sens de la pétition que nous lançons pour soutenir l’Appel contre la solitude qui devrait rassembler… au-delà des clivages et des frontières.