La proposition éducative de l’enseignement catholique n’a de sens, dans le paysage de l’Education nationale aujourd’hui, que dans la mesure où cette proposition est fondamentalement originale. Par conséquent, il me paraît indispensable de pousser les équipes, enseignants ou éducateurs, à rechercher des solutions adaptées aux profils des jeunes que nous accueillons aujourd’hui dans nos établissements. Ces solutions nouvelles ne peuvent être identiques sur l’ensemble du territoire tant les situations sont diverses. Nous souhaitons que les équipes, animées par les chefs d’établissements, se lancent dans un travail d’exploration pédagogique et éducative. Il y a d’ailleurs une forte attente de leur part. Les équipes souhaitent pouvoir utiliser les espaces de liberté que la Loi Debré de 1959 leur accorde. Nous sommes convaincus que les écoles ne peuvent bien remplir leur mission que dans la mesure où l’on fait confiance aux équipes éducatives et qu’on leur confère des responsabilités.
 

Même s’il existe un fort désir d’explorer, il y a cependant une crainte d’être placé en situation de risque. Les équipes éducatives doivent donc être « réassurées ». C’est précisément le rôle de ceux qui ont en charge l’animation du réseau des établissements de l’Enseignement catholique. En premier lieu, les chefs d’établissement : d’abord des animateurs et nécessairement des gestionnaires, ils ont vocation à donner une âme à leurs établissements. C’est ensuite la responsabilité des directeurs diocésains en soutenant les chefs d’établissement et du Secrétariat général de l’Enseignement catholique pour l’ensemble du système. Nous proposons à cette fin et pour mobiliser les énergies des Etats Généraux de l’animation dans l’Enseignement catholique, du 14 au 16 février 2011. Une prise de conscience s’impose : un changement assez radical du système éducatif est en cous et on n’en mesure peut-être pas suffisamment la portée. Aujourd’hui, pour un élève, le professeur n’est plus le seul détenteur du savoir. Il peut accéder au savoir par bien d’autres canaux : il suffit de cliquer sur Internet. Une telle évolution doit conduire doit inévitablement conduire inévitablement à un changement de posture des enseignants. Il faut donc accompagner les enseignants dans l’évolution qu’apporte notamment le multimédia sur le plan pédagogique. Il est aussi nécessaire de prendre en compte la mobilité des élèves. Aujourd’hui plus qu’autrefois, ils sont amenés à se déplacer sur l’espace national, dans l’espace européen et parfois au-delà. La problématique de l’apprentissage des langues, l’enseignement à distance et le temps scolaire doivent être pensés et intégrés. L’Enseignement catholique a donc bien des chantiers à explorer, mais aussi des expériences déjà en cours à valoriser.
 

C’est une orientation que j’ai souhaité introduire en 2007. L’idée est de travailler en lien beaucoup plus étroit que par le passé avec l’environnement ecclésial des établissements catholiques d’enseignement. Il nous faut probablement sortir d’une période pendant laquelle les établissements catholiques ont vécu en « ignorant » trop ou en « étant trop ignorés » par leur environnement ecclésial. L’intuition de l’Enseignement catholique est venue rejoindre celle d’autres mouvements et services d’Eglise. En 2008, nous avons signé une convention avec le Mouvement Eucharistique des Jeunes (MEJ). Même démarche avec l’Action Catholique des Enfants (ACE) et les Scouts et Guides de France. Nous souhaitons pouvoir développer d’autres partenariats : avec la Jeunesse Indépendante Chrétienne (JIC), l’Action Catholique Indépendante (ACI), peut-être la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC)… L’objectif est d’offrir un cadre favorable au développement de relations au niveau local. Au cours des derniers mois, nous avons beaucoup insisté sur l’exigence et le développement d’une proposition chrétienne dans nos établissements. Cette réflexion a conduit à l’adoption d’un texte sur l’annonce explicite de l’Evangile dans nos établissements. Or nous savons bien que tous nos établissements sont loin d’avoir toutes les ressources, notamment humaines, et toutes les compétences, pour pouvoir répondre aux attentes des jeunes que nous scolarisons. Nous sommes persuadés qu’autour de nous, dans ces mouvements et services notamment, il existe des propositions que les établissements pourraient faire connaître aux jeunes. Les jeunes que nous accueillons sont extrêmement divers, par conséquent les propositions à leur faire dans le champ pastoral doivent être également diverses. Nous essayons de favoriser les synergies entre l’Enseignement catholique et les mouvements et services d’Eglise qui travaillent dans le champ éducatif.