Aumônerie des Français à l’étranger : le défi de l’unité

60 prêtres et laïcs des paroisses francophones d’Europe étaient rassemblés à Cologne (Allemagne), du 16 au 19 octobre 2010, sur le thème : « En Christ, tous serviteurs de l’Evangile pour le monde ». Nouveau Directeur de l’Aumônerie Générale des Français à l’Étranger (AGFE), le Père Michel Clémencin témoigne. Morceaux choisis.
 

Observations

agfe_cologne_2010

« C’est en fin de session que nous prenons conscience, un peu par hasard, des origines plurielles des prêtres francophones. Sur 15 prêtres réunis autour d’une table quelqu’un constate qu’il n’y a que 4 Français de naissance, dont les 2 prêtres du service de la Mission Universelle à Paris. Les autres, maîtrisant parfaitement la langue française, sont de pays et continents divers : Afrique du Centre et de l’Est, Liban, Irlande, Pologne, Etats-Unis… Cette simple remarque est une belle image de communion presbytérale : aucune différence entre nous n’était apparue. Nous étions des frères prêtres ensemble, simplement ».
 

Ouvertures et points d’appuis

« Notre richesse d’Européens. Il n’est pas question de minimiser les problèmes que rencontrent les pays d’Europe, avec la crise financière, le chômage, les questions touchant les familles, etc., Mais nos pays sont globalement riches et se montrent généreux comme l’a montré le rapport de Brigitte Ostmeier sur les grandes associations caritatives allemandes (Caritas, Misereor, Adveniat etc..). Ainsi nous ne partons pas de rien, mais nous prenons appui sur nos richesses matérielles, culturelles, ecclésiales pour réduire les écarts entre le Nord et le Sud, entre les pays les plus pauvres et nous. À l’image de la plupart des bateaux de plaisance qui restent à quai (38 h de sortie en mer en moyenne, par an), il ne faudrait pas que nos richesses dorment. Avec ce souci du partage, il faut sans doute, dans nos communautés, travailler la « pastorale des gens heureux » ou « des décideurs surbookés », quand la course au profit nous fait cruellement manquer de temps … à donner aux autres ! »

« Beaucoup ont souligné un défi à relever : celui de l’unité dans la diversité. Nos communautés peuvent être de bons laboratoires pour aider les sociétés civiles à envisager positivement l’accueil des migrations et construire des ponts, par-delà les héritages culturels légitimes et structurants. Le père Gaby Geagea invite à une évolution du vocabulaire, depuis l’époque des « ségrégations », puis de « l’assimilation », puis de « l’intégration », jusqu’au réalisme souhaité du « multiculturalisme ». Comment passer de la méfiance à la confiance ? Comment « s’approcher » de l’autre au lieu de « l’observer » ? Comment se réconcilier ? »
 

Lire le témoignage du P. Michel Clémencin sur le site de l’Aumônerie Générale des Français à l’Etranger

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