60 789 personnes sont incarcérées au 1er septembre 2010. Contrôlée, inaudible ou encore stigmatisée, leur parole est bien mise à l’épreuve aujourd’hui en France. « Si la peine de prison emporte privation de la liberté d’aller et de venir, elle n’affecte pas, en principe, la liberté d’expression. Pourtant, même si l’interdiction de parler n’y est plus en vigueur, la prison réduit encore au silence celles et ceux qu’elle enferme » note le Groupe national de concertation prison (GNCP).

Celui-ci voudrait d’aller plus loin en proposant « des espaces d’expression au sein desquels chacun des acteurs du monde carcéral, à commencer par les personnes détenues, pourrait participer de manière responsable et y être entendu ».
 

A Corbas, une conférence-débat (24 novembre) intitulée « Humanisation Liberté d’expression et droits des personnes détenues » fera dialoguer des élus et des responsables associatifs. Le texte d’une détenue sera lu en introduction.

A Strasbourg, une table ronde suivie d’un débat (25 novembre) réunira des acteurs du monde pénitentiaire et Philippe Maurice, dernier condamné à mort en France. Gracié par François Mitterrand, il fut incarcéré pendant 23 ans. Les associations DECLIC (Association pour la réinsertion par des séjours de marche hors de la prison) et GENEPI (Groupement Etudiant National d’Enseignement aux Personnes Incarcérées) proposeront un théâtre-forum (26 novembre).

A Lille, au cours d’une soirée théâtre et lectures (25 novembre), la troupe de La Fabryk et le Groupe Local Concertation Prison de Lille poseront la question : « Est-ce qu’on peut dire la prison ? ». Plusieurs regards s’exprimeront : « Regard de l’artiste sur la prison, le regard du détenu sur sa réclusion, le regard du citoyen et des plus jeunes sur la détention… »

A Bois d’Arcy, c’est le regard des jeunes de la MJC Lorraine qui sera projeté à travers « Eux dehors, moi dedans » (25 novembre). Le film rassemble des paroles de détenus et de leurs familles au centre de rétention de Toul.

« Il y a des sujets dont on parle … D’autres dont on ne veut pas parler… D’autres dont on ne peut pas parler … ». Le collectif « Accueil Solidarité Fleury » à Fleury-Mérogis souhaite par ces mots recueillir des témoignages de détenus. Un « recueil de toutes ces paroles qui ne peuvent pas se dire en prison » sera ensuite édité.

A Marseille, une rencontre-débat (27 novembre) mobilisera une dizaine de partenaires : témoignages, lectures et projection sont prévues.