Benoît XVI à l’écoute de l’Eglise en France

Secrétaire général de la Conférence des évêques de France, Mgr Antoine Hérouard revient sur l’audience papale à Rome, le 2 décembre 2010.
 

Comment avez-vous présenté le travail des évêques à Lourdes ?

Nous n’avons pas présenté tous les dossiers dans le détail – ce serait fastidieux. Nous avons insisté sur la poursuite du travail sur « Demain, la vie de nos communautés », en particulier les initiatives qui ont été recueillies dans les diocèses et les provinces. Il y a là un vivier de projets missionnaires et qui vont au-delà d’une simple gestion des situations. Dans ce même esprit, nous avons souligné le lien avec la fin de l’Année sacerdotale, pour dire qu’elle avait porté de nombreux fruits en France, des initiatives et des rencontres de presbyterium dans les diocèses et de sensibilisation des communautés chrétiennes au ministère de prêtre et plus largement, à la question des vocations. Nous avons parlé du dossier sur les « Rassemblements dominicaux », en soulignant l’importance de retrouver ou d’aider à mieux prendre conscience de la sanctification du dimanche, de ce qu’il signifie de particulier pour les chrétiens. Nous n’étions pas dans l’aspect social ou sociologique du dimanche mais plus sur ce que l’Eglise propose le dimanche, autour de la célébration eucharistique ou à la place, quand il n’y a pas de célébration dans un lieu donné, ce qu’on peut envisager pour un rassemblement le dimanche. Nous avons évoqué l’écologie, thème cher au pape, sur lequel il a réfléchi et sur lequel il s’est exprimé à plusieurs reprises. Nous avions déjà présenté à Benoît XVI, l’année dernière, la réflexion sur la bioéthique, menée par le groupe de travail puis ensuite par Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes. Nous avons expliqué où cela en était dans la phase de présentation du projet de loi et évoqué les éléments qui vont être publiés bientôt par les évêques pour donner un éclairage et un questionnement sur ce projet de loi.
 

A quoi le pape a-t-il été particulièrement attentif ?

A la question de l’avenir des communautés et du dimanche. On voit bien que pour le pape, il y a là un enjeu majeur dans la définition de ce que peut être la mission évangélisatrice de l’Eglise aujourd’hui dans les pays de chrétienté ancienne. Ne serait-ce qu’avec la création du dicastère pour la nouvelle évangélisation. Ceci n’est pas sans lien.
 

Comment décririez-vous l’atmosphère de ce rendez-vous annuel ?

L’audience est toujours un peu impressionnante par le décor, la solennité avec laquelle les choses sont conduites. Et en même temps, quand on est face au pape en tout petit comité, on est dans un autre rapport, très confiant. Le pape est quelqu’un qui accueille ses visiteurs, qui est à l’écoute et qui s’exprime dans un français parfait. Il s’intéresse à ce que l’on fait, pose des questions. La rencontre avec le pape n’est pas une rencontre formelle. Il y a quelque chose de l’ordre d’une attention, d’une confiance filiale. Il ne s’agit pas de « venir au rapport ». Il ne s’agit pas non plus pour le pape de contrôler ce que font les évêques. Il a besoin de savoir, pour l’exercice de sa responsabilité universelle, à la fois ce qui se passe et se vit dans l’Eglise en France, avec ses projets, ses joies, ses difficultés et ses carences. C’est un échange très confiant, très fraternel, avec une grande pertinence de sa part. Le pape est là pour encourager ses frères évêques.
 
Visites aux différents dicastères

Le Secrétaire d’Etat, le cardinal Tarcisio Bertone étant en voyage au Kazhakstan, la délégation française a rencontré le Substitut, Mgr Fernando Filoni. Elle a été reçue par plusieurs responsables de dicastères : le cardinal Marc Ouellet, Préfet pour la Congrégation des évêques, le cardinal Mauro Piacenza, Préfet pour la Congrégation pour le Clergé, le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le cardinal Ivan Dias, Préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Les Français n’ont pas vu Mgr Rino Fisichella, président du nouveau Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, mais celui-ci donnera une conférence à l’Institut Catholique de Paris le 13 décembre prochain.

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