Enseignement catholique offre métiers d’avenir

De Labarre Eric - Secrétariat général de l'Enseignement catholique

L’Enseignement Catholique recrute 15 000 nouveaux professeurs dans les prochaines années… Et il le fait savoir. Une campagne de communication est lancée pour croiser ses besoins en enseignants avec la bonne image des étudiants envers cette profession.

Les mots choisis par Eric de Labarre, Secrétaire Général de l’Enseignement Catholique, devant la presse, étaient pesés. Il a évoqué « une question préoccupante » et parlé de « mobilisation générale ». Il n’est, de fait, pas courant que l’Enseignement Catholique orchestre une campagne de communication avec encarts publicitaires, mailings, distribution de tracts et de plaquettes sur ses parcours de formation, temps d’information avec des mouvements et services d’Eglise, présence systématique sur des forums de métiers, etc. Cette opération a été décidée pour répondre à une pénurie qui met en péril, non seulement l’aujourd’hui des établissements, mais surtout leurs lendemains.

Eric de Labarre a étayé son diagnostic par des chiffres. D’abord, ceux des suppressions d’emplois programmées par le gouvernement : 16.000 la rentrée prochaine, avec « de graves divergences sur l’interprétation d’un amendement parlementaire qui devait réduire ce retrait » – l’amendement Carle à la loi de finances 2011. Même régime maigre en 2012 et en 2013. Si Eric de Labarre estime « nécessaires ces économies de personnel, même dans l’Enseignement Catholique », le risque est d’aboutir à « une impasse technique et peut-être politique » car paradoxalement, de plus en plus de familles lui faisant confiance, « les besoins sont extrêmement importants ». Or « la pyramide des âges est telle que les départs à la retraite devraient être de 15.000 dans les 5 à 7 ans à venir ». Déjà, on constate des problèmes pour remplacer les maîtres absents et le recrutement s’avère de plus en plus difficile (en premier degré le nombre d’inscrits au concours de recrutement a baissé de 27%). En l’état actuel, « la rentrée 2011 est compromise dans certaines académies » (La Réunion, La Guyane, Versailles, Poitiers…). Former et recruter est donc « une priorité ».
 

Le plus beau métier du monde ?

« Prof ! Un métier d’avenir » Le slogan choisi détonne. L’espoir sur lequel l’Enseignement Catholique s’appuie pour démarcher les étudiants est que, contrairement aux idées reçues, ce métier a la cote. Une enquête, réalisée par l’IFOP auprès d’enseignants et d’étudiants et commandée par le groupe de protection sociale B2V, partenaire du Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique, montre que 84% des étudiants jugent ce métier intéressant et que 57% ont déjà envisagé de devenir enseignant. C’est dire s’il existe un potentiel de vocations. A condition que les jeunes soient accompagnés de leur projet jusqu’aux concours puis pendant leur formation.

L’Enseignement Catholique a pour cela d’excellentes cartes à jouer. Ses sept masters « Métiers de l’enseignement et de la formation » proposés par les Universités catholiques et les Instituts supérieurs de formation, conjuguent formation disciplinaire et formation professionnelle et « un étudiant sur deux passé par ces masters réussit aux concours ». Reste à faire coïncider cette image positive avec son projet éducatif : « Non pas remplir des cerveaux mais former des personnalités ».

 

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