Dans moins d’un mois, Caroline et Pierre auront quitté la France, leur emploi et le confort de leur vie parisienne. Direction le Rwanda et plus précisément Kigali, sa capitale, pour une mission humanitaire de 20 mois. Un changement radical que ces jeunes parents – le petit Antoine, 4 mois, les accompagne dans cette aventure – appréhendent et conçoivent comme une expérience fondatrice pour leur couple. »Il ne s’agit pas d’une fuite en avant pour s’extraire de nos vies, précise Caroline. Nous désirons découvrir une autre culture et construire quelque chose. » Pour cette avocate d’affaires de 28 ans, l’objectif est de « vivre un déracinement pour gagner en liberté et reposer nos choix. »
 

Caroline et Pierre appartiennent à la dernière promotion des volontaires Fidesco. Depuis trente ans, cette ONG française de solidarité internationale, créée par la Communauté de l’Emmanuel, envoie dans le monde des hommes et des femmes au service d’un projet de développement. « Les volontaires partent pour mettre leurs compétences professionnelles au profit de partenaires d’Église pour un projet local. Ils sont gestionnaire, professeur, agriculteur, travaillent dans le social, le domaine médical », explique Eric Barthélémy, directeur de Fidesco France. Plus d’un millier de volontaires a participé à des projets de développement à travers le monde (Asie, Moyen-Orient, Afrique, etc.) depuis 1981. Avec le temps, de nouveaux profils sont apparus. Ainsi depuis 2003, Fidesco recrute des retraités. « Ils ont une expérience forte, nous pouvons leur confier des projets plus complexes », indique Eric Barthélémy. En 1991, Fidesco faisait partir 22 volontaires. En 2011, on en recense 200 en place pour une mission d’un ou deux ans.
 

Fort d’une expérience de trente années de volontariat, Fidesco a acquis des compétences dans le domaine du développement. L’association a grandi et évolué. Elle veille toutefois à encadrer ce développement. « Partir pour une mission à l’international est aujourd’hui une mode, observe le directeur. Nous recevons 2000 candidatures par an, seuls 120 volontaires partent. Fidesco est une famille et veut le rester. Nous voulons conserver le suivi et l’accompagnement des volontaires durant leur mission. » Surtout, l’organisation veut conserver la spécificité de son projet : une démarche de don et de gratuité au nom de la foi chrétienne. « Fidesco est au service d’une mission d’Église, ses volontaires sont guidés par un esprit missionnaire, souligne Eric Barthélémy. La clef de notre association est l’attention à la personne : celle qu’on sert et celle qu’on envoie. »