Année Chaminade, un nouvel élan missionnaire

 Par Chantal Joly

2011 rassemble la famille marianiste pour les 250 ans de la naissance de son fondateur, Guillaume-Joseph Chaminade (1761-1850). Un modèle pour le XXIème siècle.
 

Spectacle des jeunes de la famille marianiste, avril 2011, Lourdes

 En avril 2011, les communautés éducatives des établissements marianistes ont vécu à Lourdes « une grande première » : une fête de famille unissant enseignants, parents, élèves et personnels ainsi que les quatre branches de la Famille Marianiste – les laïcs, les laïques consacrées, les religieux et les religieuses. Ce souci de créer « une ambiance d’esprit de famille » fait partie des cinq points de la pédagogie marianiste. 
 
Aujourd’hui 6 établissements sont sous tutelle de la Société de Marie (dont 3 où se trouvent encore des communautés de frères) et 4 sous celle des Filles de Marie-Immaculée. Le Père Eddie Alexandre, provincial des Marianistes de France, explique : « A son époque, celui de la Révolution, du philosophisme, le Père Chaminade a pensé qu’il fallait rechristianiser notre pays à partir de l’éducation. Il a permis l’organisation de retraites, à la fois spirituelles et pédagogiques, pour des instituteurs, estimant qu’en les formant, il toucherait toute la nation. Il fut l’un des initiateurs des Ecoles normales reprises par la suite par l’Etat. C’était un visionnaire mais réaliste. Un de ses maître mots, c’est l’adaptation ».
 

Tous missionnaires

Le Père Alexandre évoque également la manière dont « cet homme ouvert a eu l’idée de former en 1800 des groupes de laïcs en les insérant dans le monde, sans esprit élitiste, en ayant le souci de conduire chacun vers la sainteté, « quel que soit, disait-il, son âge, son sexe et son état ». Des Fraternités marianistes continuent de regrouper des laïcs chrétiens.

Quant aux ordres fondés en 1816 pour les femmes (avec Adèle de Batz de Trenquelléon) et en 1817 pour les hommes (religieux frères et prêtres ensembles), leur mission se manifeste, en France, outre une présence dans le monde scolaire, par l’animation spirituelle de centres (accueil de séminaires en Alsace, sanctuaire marial en Gironde, maison de retraite dans le Val de Marne…) et une active aide au développement du Sud via la Fondation Marianiste.

Fin octobre 2011, la Famille Marianiste, réunie en assises, réfléchira à l’avenir. « Ce qui émerge en pédagogie, c’est le besoin d’intériorité : apprendre à faire silence pour relire ses cours ou sa vie », observe le Père Alexandre.

Et pour évangéliser, comment s’inspirer d’un homme du siècle des Lumières ? Mgr Michel Mouïsse, évêque de Périgueux et Sarlat, ouvrant l’année Chaminade le 23 janvier à Bordeaux, répondait en ces termes : « A l’heure où, en France, l’Eglise catholique s’interroge sur l’avenir des communautés chrétiennes, à l’heure où nous constatons qu’il n’existe pas de recette prête à l’emploi pour un nouvel élan missionnaire, le bienheureux Chaminade nous suggère, au moyen de sa vie et de son œuvre, de ne pas désespérer de la grâce de Dieu à l’œuvre dans les cœurs, de ne pas désespérer de cet Esprit Saint qui est, aujourd’hui comme hier, le maître d’œuvre de la mission ».
 

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