P. Grenet, s.j. : « Les ordinations sont un moment de profonde joie »

Le 2 juillet 2011, à Paris, 4 jésuites seront ordonnés prêtres par Mgr Hervé Gaschignard, évêque auxiliaire de Toulouse. A la tête de la Province de France depuis 2009, le P. Jean-Yves Grenet, sj, partage la joie des ordinations à venir et brosse le portrait de la Compagnie de Jésus en France. Il en profite pour interpeller les jeunes.
 

Quel est le bilan de cette année universitaire ?

La Province de France de la Compagnie de Jésus aura connu 5 ordinations presbytérales : Pierre Chongk à Athènes (décembre 2010) – car la Grèce est dans la Province de France -, Sébastien Vaast à Bordeaux (avril 2011), Grégoire Catta, Antoine Paumard et Nicolas Steeves à Paris, ce 2 juillet. A ces 5 est associé Gabriel Khairallah, entré dans notre Province, actuellement rattaché à la Province du Proche-Orient et qui sera ordonné à Paris en juillet, avant de partir pour le Liban.

Dans le monde, on estime à 190 ceux qui ont été ordonnés durant l’année civile 2010 pour la Compagnie de Jésus. Il est à noter qu’il y aura eu aussi durant cette année sur Paris et l’Ile-de-France 15 ordinations diaconales de jésuites d’autres Provinces du monde. Actuellement en formation en France, ils retourneront dans leurs Provinces d’origine pour leur ordination presbytérale.
 

Que représentent ces ordinations pour vous ?

Pour un Provincial, les ordinations presbytérales sont d’abord un moment de profonde joie et de confiance. Un autre moment d’ailleurs de grande joie est celui où, la formation achevée, un compagnon jésuite fait profession ou prononce ses « grands vœux », comme on a coutume de dire. Ces diverses étapes sont des étapes importantes d’intégration au Corps de la Compagnie. Et l’ordination presbytérale est plus particulièrement intégration au Corps de la Compagnie comme né et constitué pour servir la mission du Christ dans l’Eglise, là où celle-ci veut servir le monde le plus profondément à la suite du Christ prêtre.

C’est un moment de joie et de confiance de voir des compagnons plus jeunes avancer dans l’amour de l’Eglise, dans l’attachement au Seigneur des pauvres, dans la passion du témoignage de l’Evangile au milieu des contemporains – et plus particulièrement encore, des contemporains qui peuvent sembler loin ou s’éloigner de la foi en Jésus-Christ.
 

Quel est le visage de la Compagnie de Jésus en France aujourd’hui ?

La Compagnie de Jésus en France (qui comprend la France mais aussi La Réunion, Grèce, Maghreb et Maurice !), compte 39 communautés dont 12 dans l’Ile-de-France. Et, comme nous le rappelle notre dernière Congrégation Générale (2008), « la communauté est en elle-même mission », lieu de parole, de discernement, de témoignage…

Elle réunit des hommes qui ont fait et font les Exercices Spirituels et qui avec d’autres – religieuses, laïcs, prêtres… – veillent à mettre ce trésor au service du plus grand nombre notamment par l’animation de Centres Spirituels (5 centres jésuites en métropole), la proposition d’initiations à la prière et au discernement dans bon nombre d’équipes diocésaines comme auprès d’étudiants ou de jeunes professionnels (via le Réseau Jeunesse Ignatien), la contribution à la vie de communautés ou mouvements (Communauté Vie Chrétienne, Mouvement Chrétien des Cadres et dirigeants, Mouvement Eucharistique des Jeunes…)

Elle réunit des hommes qui ont une âme de formateur qui – outre la formation spirituelle – s’exerce notamment dans l’éducation et l’enseignement (la responsabilité sur un réseau de 15 établissements scolaires de l’enseignement catholique ; la participation à des réseaux d’aide scolaire ou de formation professionnelle…), l’action avec ou auprès d’étudiants (le Groupe Icam ; l’Ecole d’agriculture de Purpan à Toulouse; les Centres d’étudiants en médecine à Paris, Lyon, Marseille ; diverses aumôneries d’étudiants…), la recherche intellectuelle et son expression (le Centre Sèvres à Paris ; des revues comme Etudes, Christus, Projet, ANOIXTOI ORIZONTES en Grèce… ; le Centre de Recherche et d’Action Sociales (CERAS) ; les Sources Chrétiennes ; le Centre La Baume à Aix-en-Provence ; de nombreux écrits…)

Elle réunit des hommes qui ne peuvent séparer annonce de la foi et service de la justice et travaillent notamment à l’attention aux lieux de fractures sociales, à la présence du Christ dans la figure du pauvre, à la participation des chrétiens à la croissance de la justice… à l’accueil du réfugié avec le réseau de familles ou communautés religieuses accueillant pour une courte période des demandeurs d’asile dans le cadre du JRS (Jesuit Refugee Service), une approche des questions d’éthique (principalement biomédicale ou publique) comme lieux de travail de l’Evangile, à proposer des expériences de volontariat à travers le monde auprès de compagnons jésuites (Jeunes Volontaires Internationaux, Jeunes Volontaires Européens…)

Elle réunit des hommes qui aiment l’Eglise et cherchent à la servir dans ses membres où qu’ils soient, dans ses institutions paroissiales ou diocésaines selon les capacités des uns et des autres, dans ses lieux de vitalité, de créativité et de recherche pour que se répande le témoignage de l’Evangile
 

Le P. Jean-Yves Grenet, sj, aux jeunes chrétiens :

« Quels moyens cherchez-vous à prendre pour trouver les traces de l’Esprit du Christ agissant partout dans notre monde et dans les initiatives des hommes ? Comment ces traces là vous invitent-elles à cheminer et laisser les vôtres ? Comment sentez-vous et goûtez-vous alors la présence et l’action de Dieu ? Avec qui vous sentez-vous appelés à répandre le feu de l’Evangile ? Quels moyens prenez-vous alors pour rejoindre un temps ceux-là et peut-être vous laisser appeler à marcher avec eux pour votre vie ? » interpelle le Provincial.

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