Les Semaines Sociales en régions
De Lille à Strasbourg, Nantes, Toulouse ou encore Marseille, ce réseau compte actuellement dix-neuf pôles répartis sur tout le pays. Dès l’origine en 1904, les Semaines Sociales de France développent une dimension régionale puisqu’elles ont été créées par un lyonnais (Marius Gonin) et un lillois (Adéodat Boissard). La plupart des autres antennes sont nées il y a une dizaine d’années environ. Chacune est libre de proposer des manifestations et conférences sur des sujets de société divers et variés, au rythme de son choix, selon les équipes et les micro-cultures locales. « C’est très différent d’une ville à l’autre. Une petite antenne comme celle de Montpellier organise une douzaine de rencontres par an. À Toulouse, l’équipe est plus étoffée. Elle prépare deux évènements chaque année », précise Bernard Ibal. Sur place, de nombreux partenariats sont noués : Strasbourg travaille avec le Centre diocésain d’études et d’actions sociales, Toulouse et Angers avec les universités catholiques, etc.
Les responsables d’antenne régionale se rassemblent trois fois par an. Des rencontres qui permettent d’échanger sur les expériences vécues, de mettre en perspective les initiatives et de réfléchir aux thèmes des prochaines sessions nationales. « Chaque ville est très attachée à son propre agenda, mais nous avons une véritable volonté de travailler encore plus en réseau », souligne Bernard Ibal.
Relais et participation des régions à la session nationale
Annonce de l’évènement, relais des débats et réflexions, la contribution active des antennes régionales à la session nationale ne s’arrête pas là. Pour le rendez-vous des 25, 26, 27 novembre 2011, chaque ville a été invitée à élaborer une des grilles de réflexion qui permettront de débattre en petits groupes le samedi après-midi autour de : « une éducation pour tous », « la place de l’homme dans l’entreprise », « la redistribution des richesses », « une Europe de la cohésion sociale », « démocratie, médias et Internet », etc. Plus de 300 animateurs sont nécessaires pour coordonner ce temps fort de « délibération démocratique ». Là encore, les antennes régionales puisent dans leurs ressources et recommandent des membres de leurs équipes. « La démarche proposée pendant l’après-midi du 26 novembre est très intéressante du point de vue de l’expérimentation : il s’agit de faire sur place, ici et maintenant, des tentatives de démocraties délibératives, en insistant au sein des groupes autant sur la manière que sur le résultat. Jean Luc Marion, de l’Académie française, proposera ensuite une vision philosophique de la démocratie telle qu’elle devrait être. Nous pourrons comparer les expériences vécues dans les groupes et la théorie exposée », annonce Bernard Ibal.
Plus de 4 000 participants sont attendus à la 86e Semaine Sociale de France (25-27 novembre 2011, Parc floral de Paris). Tout au long de la session, les antennes régionales seront présentes sur un stand dédié.
Le vendredi 25 sera consacré à « penser la démocratie », avec les interventions croisées de politologues, sociologues, philosophes, élus et représentants d’œuvres caritatives. En fin d’après-midi, Michel Camdessus, président d’honneur des Semaines Sociales de France et ancien directeur général du Fonds monétaire international, donnera une conférence exceptionnelle pour comprendre la crise financière en Europe.
Le samedi 26 proposera de « vivre la démocratie ». Les participants seront invités à se mettre en petits groupes pour expérimenter la démocratie délibérative.
Le dimanche 27 s’intéressera à « la démocratie grandeur nature ». Mgr Michel Santier, évêque de Créteil, présidera la célébration eucharistique. Un temps de questions avec les candidats à l’élection présidentielle de 2012 sera ensuite proposé.