Regard sur la Malaisie avec les Missions Etrangères de Paris
Dans leur interview vidéo, ils témoignent du dépaysement, de la joie des cultures partagées, d’une expérience de pauvreté matérielle qui invite à de grands déplacements spirituels. Ainsi Étienne Frecon, ancien volontaire, a été ordonné prêtre pour les MEP il y a 2 ans. Il perfectionne aujourd’hui son anglais à Londres avant de partir pour Singapour !
En effet, depuis près de 8 ans, les MEP envoient des volontaires en Malaisie pour des séjours de courte ou de longue durée. Actuellement, 1 volontaire est sur le terrain, 6 sont rentrés en février 2012 et 2 partiront prochainement.
Certains travaillent en lien avec la Société Saint-Vincent-de-Paul, dans une maison qui accueille des femmes et des enfants atteints du SIDA (souvent des réfugiés birmans), d’autres dans un centre pour jeunes autistes qui dépend du l’archidiocèse de Kuala Lumpur, ou encore dans un foyer de garçons…
Avant leur départ, les volontaires suivent une semaine de formation pendant laquelle sont abordés les réalités des mondes chinois, hindous, bouddhistes et musulmans en Asie. Il n’est pas rare que les volontaires en Malaisie souhaitent renouveler leur temps de mission.
« Que règne la justice »
Le journaliste soulève la délicate question du « chevauchement des droits personnels et civils ». En Malaisie, le droit personnel est régit par le droit des communautés religieuses qui déterminent tout ce qui concerne les mariages, successions ou divorces. « Or les lignes bougent et la société change » constate-t-il. Quel droit appliquer dans le cas de mariages mixtes ? « La justice civile renvoie vers les cours religieuses. Cela pose aussi problème si une personne est convertie ».
On se souvient, en 2008, des tensions dues à l’utilisation du mot « Allah » pour dire « Dieu » dans l’édition en malais de l’Herald – The Catholic Weekly, hebdomadaire publié par l’archidiocèse de Kuala Lumpur . Un choix perçu comme une « incitation à la confusion » pour les musulmans dont la conversion est interdite. « La controverse s’est apaisée » note Régis Anouil en rappelant la victoire juridique remportée par l’Eglise catholique à ce sujet. Il interprète d’ailleurs la visite du Premier ministre Najib Razak au pape Benoît XVI pour nouer des relations diplomatiques avec le Vatican, en juillet 2011, comme un message positif adressé aux chrétiens… qui ne résout rien aux difficultés du quotidien.
Pourtant le paysage politique malaisien est en train de se recomposer. Face au pouvoir en place depuis l’indépendance (1957), le discours de l’opposition se veut moins rigide sur la séparation entre les communautés.
La Journée Mondiale de Prière est célébrée dans 180 pays. En France, plus de 300 localités ont prévu une rencontre. La quête 2012 soutiendra des projets concrets : internats pour les enfants de zones rurales, formation, programme éducatif pour une ethnie chrétienne au nord de Bornéo.
En 2013, ce sera au tour de la France de la préparer. Thème retenu : « J’étais étranger et vous m’avez accueilli ».