Ouvert à toutes les personnes qui ont perdu leur conjoint, le rassemblement national du mouvement Espérance et vie propose de vivre un temps fort en rencontres et en ressourcement à Lourdes du 17 au 19 mai prochains. Une quinzaine d’intervenants, figures d’Église, accompagnateurs du deuil ou encore psychologues participeront à ce grand rendez-vous reconduit tous les cinq ans. Après les thèmes « Va la vie t’appelle » (2002) et « Osons les couleurs de la vie » (2007) qui ont réunit respectivement 2500 et 1700 personnes, l’édition 2012 s’intitule « De l’épreuve à la vie ». « Nous accueillons à chaque fois de nouvelles personnes en souffrance. Mais personne ne repart comme il est arrivé. Nous vivons une expérience forte. Nous nous reconnaissons membre d’un groupe qui a subi la même épreuve. Ce qui nous unit est beaucoup plus profond que toutes nos différences d’âge, d’origine sociale ou géographique », assure Michèle Taupin, présidente du mouvement.

Mouvement d’aide et de soutien pour surmonter l’étape du deuil, Espérance et vie se définit aussi comme un mouvement de passage. Environ 3 000 personnes cheminent au sein des équipes locales ou groupes de parole, dont le fonctionnement très souple varie selon les diocèses. Chaque rencontre, sur un rythme mensuel, offre un temps d’échange d’expériences, de partage de vie, d’entraide mutuelle et de réconfort. Les réunions permettent également d’aborder les grandes questions : éducation des enfants, relation avec la belle-famille, nouvelle place dans la vie paroissiale, les engagements qui permettent de sortir de la peine et qui aident à se reconstruire, etc. Les peurs et les colères, liées au drame vécu, sont remises en perspective avec les évènements de la vie du Christ. « Aux côtés du responsable du groupe, l’accompagnateur qui est prêtre, diacre ou religieux, a le rôle discret du témoin qui peut apporter un éclairage sur la Parole de Dieu ou sur l’Église », note Michèle Taupin. D’autres rencontres diocésaines ou inter-diocésaines aident à sortir de l’isolement et à tisser de nouveaux liens.
 

« Nos rencontres sont toujours assez gaies. De même, nous sommes attentifs à la dimension festive du rassemblement national. Cette année, l’animateur en pastorale Patrick Richard nous invitera à chanter avec lui ! Face à l’épreuve, rien n’est jamais gagné. Même si l’on reçoit un bon soutien dans notre démarche, il reste des fragilités. Il faut accepter que rien ne sera jamais plus comme avant et accepter de faire des pas en arrière sans se décourager, pour retrouver le goût de vivre autrement », confie Michèle Taupin. Certaines personnes, éloignées de l’Église ou ébranlées dans la foi, rejoignent les groupes Espérances et vie pour le secours immédiat, l’accueil et le respect offerts. Nombreuses sont celles qui découvrent et expérimentent là toute une vie d’Église, cheminent, et deviennent témoin les unes des autres. Michèle Taupin poursuit : « Nous avons beaucoup à dire au niveau de l’Espérance et de la dignité gardée dans les circonstances que nous traversons. La souffrance ouvre, change le regard porté sur les autres et sur le monde. Elle rend plus vulnérable, plus sensible aussi. Nous témoignons de notre Espérance avec les personnes qui ont un besoin immédiat et avec celles qui récriminent tout le temps contre leur conjoint, à qui nous disons : profitez plutôt de la chance de vivre ensemble, car vous ne maîtrisez pas l’avenir ! Nous avons à accepter que le contrôle nous échappe. Il ne s’agit pas de se résigner mais de consentir à ce qui est donné à vivre et d’en tirer quelque chose de bon ».