Le livre : une aide dans la mission chrétienne

Mgr Bernard Ginoux

L’instance de dialogue entre les professionnels du livre religieux et les évêques s’est réunie le 24 avril 2013, à la Conférence des évêques de France, pour rendre compte publiquement de son travail. Cette équipe est accompagnée par Mgr Bernard Ginoux, évêque de Montauban et membre du conseil pour la communication de la Conférence des évêques de France. Etat des lieux après deux ans de réflexion.
 
« Nous devons être plus engagés vis-à-vis de ce support, nourriture spirituelle et intellectuelle », affirme Mgr Bernard Ginoux au nom des évêques. L’analyse de la situation du livre religieux aujourd’hui, interpelle sur le manque actuel d’auteurs chrétiens « C’est notre mission de lancer de jeunes talents », remarque Yves Briend, président du Groupe Religion du Syndicat National de l’Edition (SNE).

Le libraire est un veilleur et un éveilleur car « la culture religieuse s’appauvrit dans la société et pourtant elle est importante pour se positionner dans les débats. L’idée n’est pas d’imposer une seule façon de penser mais de se nourrir par la connaissance, comme un point de départ vers un cheminement », affirme Anne-Catherine Delbarre, présidente du Syndicat des libraires de littérature religieuse (SLLR) et libraire à l’abbaye du Monts-des-Cats. Le constat de la baisse de la vente des livres religieux demande de prendre des mesures concrètes : les évêques et les prêtres ont la responsabilité, selon les éditeurs et les libraires, de promouvoir la lecture et la discussion autour de livres religieux ou profanes.

Les enjeux de l’avenir du livre

Colette Nys-Mazure, écrivain, souligne l’importance de « la beauté du livre » et de l’attention tant « à la forme qu’au fond » pour satisfaire le lecteur. Vincent Montagne, président du Syndicat National de l’Edition (SNE) et président du groupe Média-Participations, rassure : « La nature ne change pas en changeant de support, l’arrivée du livre numérique n’est donc pas une rupture. Et le désir de formation conduit toujours dans une librairie. Il n’y a rien de mieux qu’un livre pour découvrir une pensée en profondeur.»

Hervé Gaymard, président du Conseil général de Haute-Savoie et député de Haute-Savoie, liste quelques points d’attention pour les années à venir : « la régulation pour la diversité du contenu des livres, la préservation des droits d’auteur, le danger de l’évasion fiscale par l’immatérialité, le respect de chaque élément de la chaîne du livre, et la défense des librairies françaises face au numérique. »
 

Une instance de dialogue

Les éditeurs et libraires du livre religieux ont demandé à être en lien plus étroit avec la Conférence des évêques de France. Une équipe s’est donc formée pour échanger, promouvoir le livre religieux en France et soutenir les auteurs, éditeurs et libraires. Le groupe de réflexion a évoqué son travail lors de l’Assemblée plénière des évêques en mars 2012. Une retranscription des échanges de l’Assemblée a été publiée dans un opuscule, non commercialisé : « La place du livre religieux dans la culture contemporaine ». Les éditeurs et libraires ont fait un état des lieux du marché du livre religieux.

Entre 2009 et 2010 :
Le marché du livre religieux représente 0, 9 % des ventes de livres
60 000 livres nouveaux par an sont produits dont 1000 titres religieux chrétiens
Les ventes de livres baissent de 2,7 % et la baisse du secteur religieux est de 9,4 %

Les ventes de livres en ligne ont dépassé 10 % en 2012, et seront vraisemblablement supérieures à 15 % d’ici 2015
87 % des éditeurs religieux et 95 % des libraires se considèrent comme « acteurs ecclésial »
87 % des éditeurs sont guidés, avant tout, par la volonté de préserver leur liberté éditoriale.