Le travail au service de l’homme, l’homme au cœur du service

Le 21 mai 2013, Ecclesia RH a organisé un colloque sur le thème « Un emploi pour tous », à la Maison de la Conférence des évêques de France. L’occasion pour les dirigeants d’entreprises et d’associations d’apporter un regard chrétien sur la situation sociale et économique actuelle.
 

« Heureux qui s’appuie sur Dieu […], lui qui a fait le ciel et la terre […]. » Par le psaume 145, le père Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France, souligne la fonction co-créatrice de l’homme : « Dieu nous fait confiance. La foi catholique a un rôle prophétique dans la crise. Le projet de Dieu est de créer sans oublier les plus petits. » Douze fonctions théologiques sont nommées dans ce psaume. Elles révèlent la plénitude de son action créatrice et bienfaisante pour l’homme. De l’acuité de la Parole, le père Podvin détaille six attitudes possibles face à la situation sociale et économique actuelle : « savoir recevoir les dons de Dieu, nommer la crise, mobiliser le meilleur de chacun, s’appuyer sur la communauté chrétienne, se servir de la cohésion sociale, fortifier sa recherche par les sacrements. »

La Doctrine sociale de l’Eglise : un trésor à expliquer

« L’exigence de rentabilité est au détriment de l’homme. Le travail devrait être au service de l’homme et non l’homme au service de l’argent. Tous les problèmes viennent de là. Nous avons besoin du profit mais il n’est pas le but. », commente M. Eric Chevallier, président du groupe Cèdre. Cette société est un ensemble de quatre groupements d’achat qui fédèrent environ 4500 établissements chrétiens, associations, entreprises et campings, en France. « Le regard chrétien sur la situation actuelle prend sa source dans la Doctrine sociale de l’Eglise. C’est un trésor qui a besoin d’être expliqué », précise M. Chevallier. « Un équilibre est à trouver. Le travail économique devrait être fait pour l’homme au lieu d’être un moyen de production. Il faut redire que la finalité de l’entreprise, c’est le bien des salariés. Remettre l’homme au cœur du service.»

Dans son entreprise, M. Chevallier cherche à mettre en œuvre la Doctrine sociale de l’Eglise tant auprès des salariés que des fournisseurs : « Le respect des contraintes des personnes salariées passe par des horaires à la carte autant que possible. Nous travaillons pour qu’elles puissent concilier vie familiale et carrière professionnelle. » Un autre exemple d’attention aux salariés est la redistribution de 30% des bénéfices de l’entreprise. Pour les fournisseurs, les structures chrétiennes comme le Cèdre sont un gage de stabilité : « elles ne font pas faillites et les adhérents sont solvables. La valeur financière est importante aussi. »

La Doctrine sociale de l’Eglise porte des fruits économiques : « Nous créons dix à quinze emplois par an. », commente M. Chevallier. « Les conditions du bonheur au travail pour les salariés sont là, le respect des fournisseurs, la vérité et la transparence dans le fonctionnement. Ce cercle vertueux est créateur d’emploi. »

Sur le même thème